Le livre est construit en 2 parties, une partie sur la modernisation de la pensée militaire et de "l'industrialisation" de l'équipement militaire. La seconde partie est plus classique et décrit les grandes offensives de l'année 1918, d'abord les offensives des empires puis celles des alliés.
La première partie est très intéressante et j'aurai aimé une centaine de pages en plus car cela va a rebours de l'image que j'avais (Montée à l'assaut des fantassins chair a canon, hiérarchie militaire obtuse). Michel Goya nous montre que cette façon de faire la guerre est désormais révolue , 30% seulement des effectifs sont des fantassins en 1918, la mécanisation est très poussée et l'armée française est une organisation qui prend en compte les retours d'expérience du terrain et favorise l'innovation. La France devient ainsi l'arsenal des alliés et équipe les armées serbes, américaines La tactique de l'armée française change complétement : Avoir plus de mobilité grâce à l'utilisation de camion pour transporter troupes et matériel pour faire face à la supériorité numérique allemande. Utilisation de l'aviation pour d'abord servir d'observation pour l'artillerie, puis de bombardement et même de ravitaillement et de transport de commandos derrière les lignes allemandes.
La 2eme partie rend compte de l'évolution de la situation militaire. Michel Goya décrit très clairement la succession d'offensives, sans tomber dans une narration cocardière ou dans le récit des exploits de tel ou tel soldat. On reste dans l'étude militaire, la stratégie, l'organisation et les moyens, la tactique et l'opération, l'aspect politique (les rapports entre l'Allemagne et ses alliés, l'empereur et l'état-major, et d'autre part entre Français,Britanniques et Américains.
J'ai apprécié la partie concernant l'armée d'Orient et le lancement d'une offensive qui déstabilise l'empire Austro-hongrois et la Bulgarie, partie de l'histoire que je ne connaissais pas du tout.
Le livre bien écrit se lit très bien et je le recommande à tout passionné d'histoire.