Quête d'identité
Alors qu’elle vient d’achever ses études aux Etats-Unis et s’apprête à rejoindre un chantier archéologique au Pakistan, Zubaïda tombe amoureuse d’un jeune Américain, Elijah. Sa mission bien vite...
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le 18 juin 2021
Alors qu’elle vient d’achever ses études aux Etats-Unis et s’apprête à rejoindre un chantier archéologique au Pakistan, Zubaïda tombe amoureuse d’un jeune Américain, Elijah. Sa mission bien vite interrompue par des troubles dans la région des fouilles, la jeune femme rejoint au Bangladesh la riche famille dont elle est la fille adoptive, et, rattrapée par la tradition et la norme sociale de son pays, se retrouve bientôt mariée à l’homme choisi par les siens. La réalisation d’un reportage lui offre l’occasion de se rendre sur les plages de Chittagong, où l’on dépèce des navires au rebut dans les pires conditions de travail. De manière inattendue, la terrible histoire d’un des ouvriers, Anwar, va la mettre sur la piste de ses propres origines.
Dernier tome d’une trilogie, ce livre ne s’en lit pas moins indépendamment sans aucune difficulté. Sur le fond ouvert à tous les possibles d’un campus universitaire américain, puis dans la poussière ardente d’un Pakistan dangereux au bord de l’explosion, et enfin de l’opulence à la misère dans un Bangladesh coloré et foisonnant, s’emboîtent peu à peu deux histoires habilement mises en abyme, où le passé vous rattrape toujours et où les erreurs d’une vie pèsent sans recours. D’autant plus écartelée entre deux cultures qu’elle trébuche douloureusement sur l’inconnue de ses origines, Zubaïda devra achever sa quête d’identité pour enfin cesser d’être le jouet des évènements et envisager – trop tard ? - ses propres choix.
De ce roman aux multiples facettes se détachent nettement les impressionnante scènes du plus grand cimetière de bateaux au monde, où des armées de misérables fourmis humaines déchiquettent à mains nues des monstres d’acier qui les tuent par brassées, dans d’effroyables accidents ou dans leurs vapeurs toxiques. Quelle triste image que ces rebuts d’un monde riche, négligemment jetés en pâture à une population de pauvres hères, réduits à grignoter ces déchets afin d’en extraire jusqu’à la dernière goutte de profit, pour un enrichissement qui ne sera jamais le leur…
Multipliant les embranchements dans des destinées tiraillées entre deux mondes, deux cultures, deux milieux sociaux, et même deux éléments pour l’espèce préhistorique de la baleine terrestre qu’étudie Zubaïda, cette vaste fresque illustre superbement les difficultés de l’existence humaine : d’où vient-on ? Où va-t-on ? Peut-on faire son chemin sans connaître ses racines ? Maîtrise-t-on son destin, ou passe-t-on sa vie dans l’éternel regret des erreurs commises et des possibles manqués ?
Créée
le 18 juin 2021
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