La couverture avec sa petite vieille m'a aguiché je le reconnais.
Il faut dire qu'ils attaquent fort. Une mamie avec un petit sourire malicieux, un regard de côté dans un air de "Moi ? Jamais !" et ce petit foulard à fleurs me fait forcément craquer.
Puis le titre, "les vieilles". Je voyais déjà des mamies comploter entre elles, se disputer pour le papy d'à côté.
Je tourne. La quatrième de couverture. " Irrésistible de fraicheur", "humour et impertinence" me font craquer. J'achète.
Il faut savoir que pour moi il existe deux sortes de mamies. La mamie-gâteau. Toujours gentille. Qui distribue autant de conseils sages que de gâteaux au chocolat. Même à 22 ans, elle continue de vous beurrer vos tartines et vous servir votre café dans une tasse des "101 dalmatiens". Puis il y a la vieille-acariâtre. Celle qui tricote sur son banc et qui lance des insanités à tout bout de champs. Elle a galéré toute sa vie alors y'a pas de raisons qu'elle soit tendre avec les autres. "La jeunesse n'est plus ce qu'elle était !" et vous fixe droit dans les yeux jusqu'à ce que vous leviez votre postérieur du siège.
Pascale Gautier nous en propose un troisième type. Plus réaliste peut être mais bien moins sympa. La vieille qui s'ennuie, qui regrette sa vie d'avant et qui est seule. Désespérément seule. Après tout la vieillesse est comme ça aujourd'hui.
Oui mais ce livre promet de la fraicheur, de basculer tous ses stéréotypes. On s'attend à rire, à vivre des rebondissements avec notre petite troupe ! Une petite "jeune" vient de s'installer dans le quartier, que va t-il se passer ?! Rien, macache, nada.
Le début, classique, pose les personnages. Un chapitre par vieille. Sa petite histoire, sa personnalité et les liens entre les unes et les autres. Sympa. En même temps, on raconte leur petite journée. Et c'est tout. Il ne se passe rien ! On sourit sur une partie de Scrabble, une conversation téléphonique et c'est tout. On retombe toujours dans une sorte de gravité où nos petites vieilles se plaignent de leur pauvre corps, du mari mort trop tôt, du temps qui passe et des autres vieilles. Elle est où la fraicheur ? C'est triste à en pleurer.
La redondance de leur journée prend le dessus sur l'écriture. Des répétitions, partout, tout le temps. C'est insupportable. Au début je me suis dit que c'était un effet de style. Malheureusement ça en devient énervant ! L'auteur utilise toujours les mêmes formulations. Exemple, la phrase "on dirait des cigales qui, dans les bois, sur un arbre, font entendre leur voix charmante" reviendra systématiquement lorsque la télé entre en scène. Une mamie regarde la télé ? "On dirait des cigales...". Pareil sur 9 lignes je ne compte pas moins de 3 "répondit Madame Chiffe compatissante" plus une phrase où elle revient deux fois...
La seule tentative de bousculer les idées reçues je l'ai trouvé quand il parle de la sexualité des seniors. C'est déjà ça.
Je n'ai pas encore terminé. J'en suis aux trois quart. Mais franchement je ne pense pas que le dernier quart changera grand-chose. À moins qu'il y ai un twist final incroyable et alors je ferai un mea culpa. Je doute.