Mona, 10 ans, a failli perdre la vue, si ses yeux s'éteignent un jour définitivement, son grand-père, ne veut pas que sa mémoire ne garde que le souvenir de choses clinquantes et vaines. Il décide de lui faire suivre une cure capable de compenser la laideur dont sa jeunesse est abreuvée. Il veut accompagner sa petite fille dans les musées, là où l'on conserve ce que le monde a de plus beau et de plus humain.
J'ai eu beaucoup de mal à entrer dans ce roman, je n'ai pas l'habitude d'abandonner une lecture, j'ai eu raison de persévérer. Peu à peu, je me suis pris au jeu et j'ai déambulé avec plaisir dans les salles du Louvre, d'Orsay, de Beaubourg en compagnie d'Henry et Mona. À chaque nouvelle visite, l'auteur nous offre une description précise de l'œuvre, les circonstances de son exécution, des informations sur le peintre ou le sculpteur, sur son époque. Il faut du temps pour pénétrer la profondeur de l'art. C'est un exercice fastidieux.
À travers chaque œuvre le grand-père délivre à sa petite fille un message : fais confiance à ton imagination, cultive le détachement, souris à la vie, apprends à recevoir, il n'existe pas de sexe faible, laisse tes sentiments s'exprimer, sache dire « non ». Ces visites hebdomadaires vont faire office de soin de l'âme de Mona.
Un roman d'apprentissage, une relation touchante entre un grand-père et sa petite fille, l'évocation tout en sensibilité de l'euthanasie et du droit à mourir dignement. Une grande leçon d'art, d'Histoire et de vie. J'ai lu que ce roman serait bientôt adapté au cinéma, j'ai hâte de voir comment un cinéaste pourra retranscrire la profondeur de ce livre.