Blues lorrain
Le Goncourt nouveau est arrivé et, à défaut de sentir la banane, il suinte l'ennui et la grisaille d'une Lorraine désindustrialisée où les adultes boivent et tentent de survivre entre boulots au...
Par
le 18 août 2023
23 j'aime
2
Adolescence.
Anthony et le cousin. Hacine. Steph et sa copine. Puis des adultes qui gravitent autour, s’imposent comme cadre, mais surtout comme destination finale à cette jeunesse qu’on découvre, qui se cherche, s’étonne, questionne. Une jeunesse qui grandit en Lorraine durant les années 90. Heillange. Terre de misère. Création de l'auteur. Ville fictive permettant d'amasser toutes les idées, de créer l'environnement nécessaire à l’émergence d’une population diverse, et surtout misère. Terre où les hauts fourneaux sont morts, emportant les derniers espoirs d’emploi. Crise. Industrie au néant. Pourtant, la relève est là, de ces marmots qu’on voudrait canaliser, empêcher de trop sortir la nuit.
Des erreurs.
Des broutilles.
Une vie à se casser la gueule.
Des plaies au coeur.
Quatre étés durant lesquels on suit leur vie. Événements choisis. Quelques bribes, de ces moments qu’on imagine croqués, capturés sur une photo.
S'élever de ses origines.
Une volonté de s'enfuir, d'habiter au delà du carcan familial, régional. Croire que l'on sera mieux que les parents, qu'on saura s'en sortir. L'ailleurs serait meilleur. C'est le point commun des personnages, de ces adolescents que l'on suit, qu'on inspecte, qu'on détaille d'après leurs actions et envies. Marmots cherchant la fuite en avant. De ceux qui s’espèrent parisiens, d’autres les poches débordant de monnaie, quand quelques uns n’aspirent qu’à profiter, ne pas penser à la suite.
Un roman sociologique. Des personnages qui auraient pu avoir d’autres noms, être nés dans une ville différente. Qu’importe la ville, qu’importe leur prénom, ils sont les représentants de ces oubliés, ces villes égarées. Campagnes désoeuvrées. La conséquence d’un abandon politique.
Pour s’en sortir.
Faut-il nécessairement quitter la ville de l’enfance ?
Couper ou savoir renouer avec les racines.
Un deal avec le futur qu'ils s'acharnent à construire plutôt que subir.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes rentrée littéraire. 2018. début de la panique, Les meilleurs livres de 2018 et Les meilleurs livres des années 2010
Créée
le 24 sept. 2018
Critique lue 1.2K fois
7 j'aime
D'autres avis sur Leurs enfants après eux
Le Goncourt nouveau est arrivé et, à défaut de sentir la banane, il suinte l'ennui et la grisaille d'une Lorraine désindustrialisée où les adultes boivent et tentent de survivre entre boulots au...
Par
le 18 août 2023
23 j'aime
2
Au cas où vous ne l’auriez pas encore remarqué, lire le Goncourt annuel n’est pas vraiment dans mes habitudes. Vous pouvez y voir une forme de snobisme littéraire comme diraient mes collègues, mais...
le 16 avr. 2019
18 j'aime
5
J'ai eu beaucoup de mal à terminer ce livre, bien écrit certes (peut-être trop écrit ?), mais d'un ennui prodigieux. Aucune tension dramatique ne se dégage de ces 4 étés caniculaires plats et mornes...
Par
le 18 mars 2019
13 j'aime
7
Du même critique
Genève. Un hôtel huppé où l'auteur himself y séjourne pour quelques vacances. Entre deux plaintes au sujet de son éditeur décédé l'année précédente, il y fait la rencontre de Scarlett, riche...
le 13 mars 2020
17 j'aime
6
Nino dans la nuit, c’est le roman d’un duo, d’un couple, de deux personnages qui sont au centre, duquel gravitent d’autres. Nino Paradis. Un gosse de dix neuf ans. Des conneries jusqu’au ras du cou...
le 28 févr. 2019
10 j'aime
1
Une BD avec pour thème de proue l’écologie ? Je passe mon tour, je le laisse à d’autres. Voila un sujet que je ne souhaite pas croiser dans mes lectures. Pourtant, hier soir, alors que la librairie...
le 16 mai 2018
9 j'aime