Adolescence.
Anthony et le cousin. Hacine. Steph et sa copine. Puis des adultes qui gravitent autour, s’imposent comme cadre, mais surtout comme destination finale à cette jeunesse qu’on découvre, qui se cherche, s’étonne, questionne. Une jeunesse qui grandit en Lorraine durant les années 90. Heillange. Terre de misère. Création de l'auteur. Ville fictive permettant d'amasser toutes les idées, de créer l'environnement nécessaire à l’émergence d’une population diverse, et surtout misère. Terre où les hauts fourneaux sont morts, emportant les derniers espoirs d’emploi. Crise. Industrie au néant. Pourtant, la relève est là, de ces marmots qu’on voudrait canaliser, empêcher de trop sortir la nuit.


Des erreurs.
Des broutilles.
Une vie à se casser la gueule.
Des plaies au coeur.


Quatre étés durant lesquels on suit leur vie. Événements choisis. Quelques bribes, de ces moments qu’on imagine croqués, capturés sur une photo.


S'élever de ses origines.


Une volonté de s'enfuir, d'habiter au delà du carcan familial, régional. Croire que l'on sera mieux que les parents, qu'on saura s'en sortir. L'ailleurs serait meilleur. C'est le point commun des personnages, de ces adolescents que l'on suit, qu'on inspecte, qu'on détaille d'après leurs actions et envies. Marmots cherchant la fuite en avant. De ceux qui s’espèrent parisiens, d’autres les poches débordant de monnaie, quand quelques uns n’aspirent qu’à profiter, ne pas penser à la suite.


Un roman sociologique. Des personnages qui auraient pu avoir d’autres noms, être nés dans une ville différente. Qu’importe la ville, qu’importe leur prénom, ils sont les représentants de ces oubliés, ces villes égarées. Campagnes désoeuvrées. La conséquence d’un abandon politique.


Pour s’en sortir. 
Faut-il nécessairement quitter la ville de l’enfance ?
Couper ou savoir renouer avec les racines.
Un deal avec le futur qu'ils s'acharnent à construire plutôt que subir.

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le 24 sept. 2018

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