Je dois reconnaître que j'ai acheté (enfin non, il était offert pour deux achetés un troisième gratuit... et heureusement d'ailleurs) en regardant la quatrième de couv' qui m'a bien fait marrer parce qu'attention... y'en a des méchants, et y'en a tellement que les enquêteurs du monde, et ben ils ont fait une classification qui va jusqu'au vingt cinquième niveau ! Et ouais, une échelle sur vingt cinq... pas cinq, pas dix, non, non, non ! Vingt cinq ! Mais y en a un, il est tellement fou dans sa tête, c'est tellement un dingue qui fait n'imp', qui bute qui il veut, toi, moi, le chat du voisin, il est tellement incontrôlable qu'il et de niveau vingt six... à quoi ça sert de faire une échelle, tu me diras ? Mais bref.
Dans mon magasin, amusé par le pitch à la fois fantaisiste et too much, je me suis dit qu'il s'agirait sans doute d'une bonne façon de se moquer de l'auteur et de son lectorat. Parce que le "créateur" de la série CSI s'est dit qu'il fallait nous narrer la traque de Sqweegel (nom du méchant tueur/violeur/kidnapeur/gynécologue obstétricien/pharmacien/ninja/espion/informaticien/électronicien) par Steve Dark (sérieusement ? qui d'autre qu'un ado rôliste peut nommer son personnage de la sorte ?) qui essaie tant bien que mal de faire quoi que ce soit.
Un petit poche écrit gros, au vocabulaire à la fois évasif et simplet, qui ne s'embarasse ni de style, ni de caractérisation et qui parvient à simplifier au maximum une traque qui n'en est pas une. On erre entre hébétude et irritation tout au long de ces 440 pages écrites à l'attention d'un public cherchant l'horreur mais pas trop, La psychopathologie pour les teubés et l'enquête sans queue ni tête. Bien qu'il soit évident que l'auteur cherche par dessus tout à mettre en avant la fascination qu'il a pour son tueur, il ne parvient en aucun cas à lui créer une véritable personnalité, à part celle du débile nu en combinaison de latex à fermeture éclair (mention spéciale à la double incohérence quant à la conception du costume et à son enfilage). Il existe en effet une différence entre donner de l'épaisseur à son personnage et empiler comme un gros bourrin les couches pour donner l'impression de donner du corps. Ici les personnages ne se définissent que par leurs actions et rien ne justifie ni leurs actes, leurs capacités, leurs méthodes. Sachant, pour finir, que s'il s'agit de multiplier les exploits monstreux du tueur pour en faire un assassin omnipotent et omniscient, autant écrire de la torture porn et publier un livre d'horreur dans lequel les personnages n'ont aucun moyen de s'en sortir.
En conclusion, tout porte à croire que le roman a été écrit pour un public qui n'arrive pas à lire plus de quelques pages à la fois, qui ne veut pas s'embarasser d'une narration trop complexe et qui aime bien se faire gentiment frissonner. Au sortir de cet étron qui n'a de mérite que de se lire par petits boûts en très peu de temps, il m'est apparu évident qu'il ne s'agissait que d'une tentative putassière pour faire de l'angoisse un peu crasse.