Je vais vous épargner de résumer le début de livre, de toute façon arrivé au troisième tome, on sait dans quoi l'on s'est engagé depuis longtemps. De plus, dans les premières pages, l'auteur resitue l'action en redonnant des éléments des tomes précédents. Le procédé, quoiqu'un peu artificiel, a le mérite d'aider le lecteur à retrouver ses repères, en particulier lorsqu'il a lu le le tome 2 lors de sa sortie l'an dernier, comme ce fût mon cas.
Si La chute était le tome de l'observation, La nuit celui de l'action, La pouvoir est bien celui des révélations. Je dis révélations, mais ces révélations apportent en fait plus de questionnement que de réponses. Il n'y a pas de vérité dans l'univers construit par Lionel Davoust, il n'y a pas de bien et de mal, il n'y a pas de réponse ultime sur le pouvoir de la croyance ou celui de l'individualité.
"L'oiseau est-il meilleur que la pierre parce qu'il sait voler ? Un oiseau fait une pierre déplorable. La question est absurde."
Si Le pouvoir reste un thriller, avec son lot de scènes d'action, de torture, de courses-poursuite et de spectaculaire, c'est avant tout un thriller introspectif, philosophique même. De longs dialogues émaillent le roman et nous font nous poser des questions. Et c'est cela que je retiens du livre. On retrouve vraiment dans ce roman, plus que dans les deux premiers tomes (ou peut-être y avais-je moins fait attention ?) le point de vue de l'auteur tel qu'il expliquait lors de la conférence-rencontre* aux Imaginales l'an dernier : anti-manichéisme, esprit critique, questionnement.
La fin est très ouverte et il n'eut pu en être autrement. Cela peut présager que Lionel Davoust se replonge dans cet univers (ce qui à mon souvenir est dans ses projets) mais là n'est pas le principal. Si la fin est ouverte, ce n'est pas -que- pour laisser de la marge à l'auteur de revenir sur le sujet, mais avant tout pour laisser au lecteur la liberté de se poser les questions qu'il veut.
Impressionnant.
"Mon nom est Dwayne de Heldadt et je les attends de pied ferme."
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