Spoonfull

Je n'ai pas lu 50 000 auto-biographies, je crois même en avoir lu que 3 dans une période qui se tient sur pas plus de deux ans. Ce fut une expérience assez sympathique dans le sens ou j'avais commencé par un Bukowski qui racontait sa jeunesse pendant la grande dépression jusqu'à la date précise du 7 décembre 1941. j'ai lu un gros bout de celle d'Asimov qui croise légèrement la période sus citée pour se concentrer sur l'après guerre et les années propices à la science fiction, soit les années 50-60 et puis pour finir en beauté celle de Keith Richards qui commence en 44 jusque nos jours.

S'en dégage une photographie sociétale du siècle dernier qui inclut dans le champs énormément de hors-champs.

Bien sûr, pour imager la dernière partie du XXème siècle, Keith Richards est un vecteur formidable. De sa naissance dans une Angleterre sous les bombes on se donne une idée de certains éléments déclencheurs du British Blues Boom & consort, contemporains de la génération du gars en question. De ses premiers pas dans une famille tendance bohème, abritant plusieurs génération sous le même toit, on visite un mode de vie maintenant perdu et de toutes les frasques du guitariste des Rolling Stones, nous suivons comment le monde a basculé dans notre "modernité".

Alors, Keith, il est sympa mais c'est pas lui qui a écrit le bouquin. Il a passé du temps avec un dictaphone, il a refilé les bandes à un journaliste qui s'est accommodé à tout mettre en page.

C'est assez bien fait avec un premier chapitre qui débarrasse d'emblée ce que tout le monde attend. Une anecdote croustillante, dans laquelle notre poivrot est mal embarqué qui se fini par une conclusion bringuebalante incluant Bobby Keys et le roi des ananas de Hawaï, pour continuer sur un récapitulatif quasi chronologique.

Alors c'est sympa, on apprend comment il devient copain avec les Stones, les Beatles, sa liaison avec une Ronette dans le dos de Phil Spector, fait une maquette de Hey Joe qui atterrira dans le lit de Jimi Hendrix, sa première rencontre avec Muddy Waters, comment son fils ne touche à aucune drogue, qu'Angie est sa fille, que Bill Wyman aime autant le sexe que l'earl grey etc... On est presque dans la même pièce quand Andrew Loog Oldham l'enferme avec Mick Jagger pour réaliser leur première compo et s'il prend quelque page pour expliquer la déchéance de Brian Jones, les fans du blondinet prétentieux auront le droit de se montrer insatisfait.

Les meilleurs moment restent le plus souvent dans son intimité ou quand il parle des groupies, qu'il rectifie le fantasme sexuel, pour nous expliquer la rescousse émotionnelle de ces dames lors des longues tournées d'hivers, quand il nous explique les première tournées anglaises, qu'il ne s'entendaient plus entre eux avec toutes ces filles qui mouillaient leur culotte en hurlant, les premières filatures policières, lorsqu'il retrouve son père, ou qu'il croise Paul McCartney sur une plage d'une ile exotique.

Au final, aucun regret d'avoir lu ce livre pour lequel j'étais réticent. C'est ma mère qui l'avait acheté à une époque ou j'avais entrepris de repeindre son appart. A chaque fois que j'y ai fait les peintures, il y avait qu'un seul disque qui tournait en boucle et cette fois là, c'était Let It Bleed. Autant dire que la période de travaux a duré un peu plus longtemps que prévu. Moins d'un an après, je me retrouvais moi aussi sur ile exotique

PS: Ah, non, finalement quatre. Je me souviens maintenant d'avoir lu un bon morceau de celle de Kirk Douglas, qui commençait vers 1906, par là, jusque Spartacus