Vivre pendant quelques temps avec Liminal en guise de livre de chevet est une expérience. Introspective, contemplative, merveilleuse.
Souvent, souvent quand je lis, je m'accompagne. Je veux dire par là qu'en plus de m'identifier maladivement aux personnages à cause d'un gros problème de crise existentielle, souvent il y a des proches qui interviennent pendant que je lis pour me sourire, pour pleurer, pour cracher, s'énerver, baiser, jouer.
Liminal c'est ça. Liminal c'est la seconde que choisit Jordan Tannahill où, un peu inquiet de ne pas voir sa mère se lever à ses heures habituelles, se demande si elle dort encore ou si ce corps puisqu'il s'agit d'un corps, est mort.
Liminal ça parle d'amour (forcément l'amour est partout), de vies volées, de robotique, du chat de Schrödinger (et de sa possible chatte transférée sur un t-shirt qui est un concept fantastique je trouve pas vous ?), de théâtre, de fist fucking, de Rome, du Brexit, de prostitution, de libertés LGBTQIA+, de liens mère-fils qui m'ont démonté les tripes. La gorge embrouillée, les larmes qui montent.
Ce roman est fou, génial, long, collant, vivant, magique. Ce roman panse à des endroits autant qu'il ouvre d'autres brèches insoupçonnées (oui la prostitution masculine aussi assumée que non assumée ça fait toujours krchhkrcchh chez moi, comprenez "ça me renverse mon petit").
Bref, on peut lire Liminal. On est pas obligé, jamais tu comprends bien, mais je sais que certaines personnes sensibles, hypersensibles, ultrasensibles, et complètement hérmétiques pourront s'y retrouver tout en la vivant, cette expérience.
(donc Alex, Katia, Plume, Ro Man, Audrey, d'anciennes relations amoureuses que je vais pas nommer ici faut pas déconner, and of course ma mère, merci de m'avoir aidé à tourner ces fucking pages)
Ah putain j'oubliais, ça nous vient direct du Canada c'est majestueusement traduit par Mélissa Verreault et vous pouvez toujours faire confiance aux éditions de La Peuplade pour nous parler d'amour. En tout cas l'amour tel que je le conçois.