JeJe n'ai pas respecté l'ordre chronologique de sortie des pièces, ayant commencé par Incendies, puis Forêts, mais en effet, comme dit plus haut, il n'y a aucun besoin de les prendre dans l'ordre. Cependant, j'avais déjà une idée de l'importance de certains thèmes récurrents et j'ai donc été happée dès les premières lignes, à l'évocation de la mort du père de Wilfrid, le personnage autour duquel se déroule toute la pièce.
Le style du dramaturge est toujours aussi délicat à décrire, car sa façon d'écrire est vraiment unique, du moins je ne connais rien qui s'en approche. Il a un don pour faire se chevaucher les différentes époques de narration, n'hésitant pas à superposer des dialogues du passé à des passages du présent, faisant parfois se mêler les morts aux vivants d'une manière étonnante, car j'ai l'impression que le lecteur n'est jamais perdu, juste un peu déboussolé, sentiment voulu pour être au plus proche des personnages, mais toujours en sachant plus ou moins où il se trouve et ce qui se passe, comme s'il flottait entre deux eaux en se laissant porter par le flot des répliques. Le style est donc difficile à décrire, certes, mais il est très facile et agréable de se laisser emporter dans son courant.
En ce qui concerne l'histoire en elle-même, on se retrouve en tête-à-tête avec Wilfrid, le jour où il apprend qu'il a perdu son père dans une situation assez délicate et qui semble le hanter pendant une bonne partie du livre (normal cela dit). Rapidement, la question de l'enterrement se pose, mais quel est le meilleur lieu pour cet homme qui a vécu sa vie entre deux pays ? Dans quelle patrie aurait-il préféré reposer pour l'éternité ? Wilfrid se met donc en tête de trouver l'endroit idéal et va pour se faire se rendre dans le pays natal de son père (probablement le Liban, même si rien ne l'indique clairement) et va aller à la rencontre de ces terres qui lui sont inconnues, bien qu'elles soient ses racines, et de ses habitants.
Je ne souhaite pas en dire plus, le reste sera à découvrir par vous-mêmes, au fil des mots de l'auteur. Encore une fois (même si en théorie je devrais dire « pour la première fois ») les thèmes de l'héritage, de la généalogie, du passé, etc. sont présents et viennent faire s'interroger les personnages et le lecteur d'une manière toute personnelle.
J'ai hâte de terminer ma découverte du Sang des promesses avec le quatrième volet, Ciels qui ne devrait pas me déplaire, puisque jusqu'à maintenant, j'ai fortement apprécié les trois autres.