Après avoir découvert Clive Barker cinéaste avec Hellraiser et Le Maître des Illusions, je me devais de pousser l'expérience jusqu'à lire ses livres. L'unité thématique est flagrante.
L'univers de Clive Barker se situe un l'intersection de plusieurs mondes. Les morts parviennent à passer dans le monde des vivants et à communiquer avec eux. Les démons du monde infernal ont des missions dans le monde des humains. Même la frontière entre humains et animaux n'est plus si étanche. Barker se plaît donc à décrire notre monde envahit par des êtres variés venant d'univers parallèles, esprits, fantômes, etc.
Ce livre contient six nouvelles. Enfin, pour être plus précis, cinq nouvelles et une introduction, car le premier texte fait le lien entre tout le reste (et explique le titre du recueil).
Après cette introduction, les deux nouvelles suivantes sont, de très loin, les plus réussies du livre. Vu la brièveté des textes, je ne vais pas vous gâcher le plaisir en tentant des résumés. Le Train de l'Abattoir nous entraîne dans les horreurs inconnues des bas-fonds et nous invite à remonter à l'origine de l'humanité. Il est assez terrible et mystérieux à la fois. Une franche réussite, glauque à souhait.
Puis vient Jack et Le cacophone, et là on change complètement d'ambiance. Dans cette histoire de démon chargé de terrifier un humain, Barker introduit une forte dose d'humour. C'est inattendu et ça n'empêche pas le texte d'être passionnant.
Par contre, l'intérêt faiblit franchement par la suite. Les nouvelles s'allongent un peu, mais l'action diminue. Barker ne parvient ni à implanter une ambiance, ni à faire des personnages vraiment intéressants. Une des histoires (Les feux de la rampe) est même à la limite du ridicule, avec son histoire de troupe de théâtre plutôt... particulière.
Un petit divertissement donc, inégal comme presque tous les recueils de nouvelles, et qui nous rappelle qu'il ne suffit pas de montrer des démons et des fantômes pour faire une bonne œuvre fantastique. Ça fait un autre point commun entre ses films et ce livre : de bonnes idées, certes, mais une difficulté à concrétiser ça. Finalement, ça n'a fait que renforcer encore mon admiration pour Stephen King.