... le personnage féminin. Et là, PAF ! Ça ne pardonne pas.
C'était pas mal. Un début un peu étrange, pas vraiment de héros, pas vraiment de personnage principal, je suis incapable de comprendre les relations entre les personnages, et je ne me casse même pas la tête à retenir les noms. Ça n'est pas trop gênant. On se dit que, finalement, ceux qui sont les plus intéressants, ce sont ceux qui sont traqués et dont on ne sait presque rien.
Du coup, c'est pas mal d'écrire l'histoire "à l'envers", en suivant ce qui pourraient presque passer pour les méchants (les réactionnaires, quoi XD), et en en apprenant au compte-goutte sur cet univers pas inintéressant et plutôt pas mal ficelé.
Et peu à peu, le héros se dessine.
Et là, premier écueil : ces pouvoirs qu'il se découvre,... no questions asked. Tiens, je peux sentir la chaleur dans un vaste périmètre en fermant les yeux? Tiens, je semble être bien plus rapide que la moyenne des gens? Tiens, je semble avoir une intuition surhumaine?
Bah, c'est sûrement pas grand chose !
Puis:
Ah mais tiens, c'est pas inutile. Je vais tester des trucs. Ah, ça, ça marche. Ah, ça aussi ! Pas mal !
Mais finalement, dans un contexte où on brûle les gens qui ont des pouvoirs surhumains, et où, justement, il traque ces gens-là, il n'a pas trop de problème avec son identité personnelle ...
Mais peu à peu, le personnage prend forme, on s'y attache, il a des sacrés compétences, quand même ! Même des compétences politiques à la fin, mais j'y reviendrai.
J'en reivens à mon dramatique : "Et là : PAF !". J'ai nommé :
LE personnage féminin.
Je sais, en ce moment, ça me travaille la parité, mais surtout l'image des femmes dans les oeuvres de fiction. Peu importe qu'il y en ait ou pas. Mais quand il y en a, je préfère quand il ne s'agit pas uniquement de demoiselles à la délicate beauté, à la jambe blanche comme l'ivoire, au regard de biche, et à la fragilité qui n'égale que la douceur, blablabla.
Et c'est EXACTEMENT ce qui se passe. Le personnage apparaît environ 2 pages, et j'imagine que l'auteur veut nous sortir un petit pamphlet contre la mauvaise image de la femme avec son personnage qui, subitement, se rend compte, en voyant cette beauté éthérée et bonne à mettre dans un écrin, que les femmes ont une âme et qu'elles ne sont pas que des objets.
Sauf qu'enchaîner avec un discours du type "Madame, je vous sauverai des griffes de votre cruel époux, qui ne peut comprendre votre beauté et moi je vous prendrai pour femme et vous saurez alors ce qu'est un vrai homme"... disons que l'effet progressiste est raté. D' un bon kilomètre.
Et rajoutons enfin que le héros semble ensuite obsédé par cette pauvre créature, qu'il jure de libérer de son méchant et mesquin mari...
Et c'est ça qui m'énerve. Une femme = une créature. Peut-être belle, douce, presque merveilleuse, mais enfin, n'éxagérons rien, on ne va QUAND MEME PAS lui donner une personnalité normale. Naaan une femme, c'est doux, c'est fragile, c'est un être à secourir.
Et le second personnage féminin ayant vaguement de l'importance ne rattrape guère ce faux-pas, sachant qu'il s'agit encore d'une gamine, avec des pouvoirs, certes, mais visiblement un peu simplette.
J'espère vraiment que cet aspect détestable va disparaître ou que l'auteur va rectifier le tir dans les prochains tomes, car c'est un livre que j'ai pris beaucoup de plaisir à lire, et dans lequel je me suis littérallement laissée emporter, dans le sens où j'ai commencé sans grande conviction, et qui m'a emportée presque sans que je m'en rende compte. Donc je continuerai avec plaisir, mais je déposerai un cierge quelque part pour demander à ce que ce traitement des personnages féminins ne soit qu'un leurre destiné à mieux faire changer le héros en un homme qui pense que les femmes ont non seulement une âme mais aussi une personnalité...