Ce fut laborieux. Même si les circonstances ne m'ont guère aidées, j'ai mis tout un été à tomber ce premier opus d'une saga qui en compte sept (évidemment), alors que l'édition poche (récemment reparue chez Atlante) ne compte que 456 pages, annexes comprises. Je suis habitué à un rythme de lecture bien plus élevé.
Mais ce n'est pas facile à lire. De très longs descriptifs de la géographie des lieux (guère accueillante, soit dit en passant), auxquelles la trame scénaristique des deux premiers tiers du bouquin (une traque à travers la montagne) se prête parfaitement. Et dont ressort nettement l'ambition de Goddyn, qui tend manifestement vers un livre (une saga) univers, à la façon d'un Genefort ou d'un Tolkien. Ça peut lasser par moments, d'autant que l'action est distillée avec parcimonie. Mais ça s'emballe tout de même à la fin, laissant présager une suite pleine de péripéties et de rebondissements.
Premier abord donc difficile, et impression confortée par le caractère quelque peu obscur de l'organisation sociale de ces sept royaumes et des enjeux qui en découlent, sujets qui ne sont évoqués que par petites touches, peut-être dans l'optique de laisser planer une aura de mystère. Bon, il est vrai que je n'ai découvert l'existence d'un lexique en fin de volume (principaux personnages et principaux corps sociaux) qu'une fois ma lecture déjà bien entamée. Et je conseille vivement de s'y référer dès que possible, car sinon ça parait très embrouillé, notamment pour ce qui est des passages intercalés dans la narration de la traque et qui de premier abord paraissent n'avoir ni queue ni tête.
A l'achèvement toutefois, l'impression d'ensemble est très favorable. Les personnages ont pris de la consistance au fil des pages, la trame d'ensemble commence à apparaitre et l'univers décrit - de type médiéval et magique - s'il est très sombre n'en n'est pas moins intéressant. La thématique du surhomme (par le sang) se fait de plus en plus présente. Du coup, je n'ai guère hésité à attaquer en suivant le second opus...