Haaaa Lo-li-ta... En dehors du style de Nabokov, ce que j'adore dans ce roman, c'est la complexité des personnages : On n'a pas encore à faire à une énième et banal relations victime/agresseur puisque Lolita, la victime donc, a le dessus psychologiquement sur Humbert. En effet si elle est prisonnière de ses bras ; lui est prisonnier de son trouble et de sa fascination pour Lolita. D'autant plus que celui-ci a conscience de ses actes, il sait qu'il joue avec le feu et Lolita le sait très bien car, à plusieurs reprises, elle en profite pour le manipuler à son tour à coup de chantage et de caprices.
La relation est ambiguë entre les deux. Lolita est sans repère, perdu vis à vis d'Humbert qui tour à tour devient son père puis son amant. Deux rôles censé être important dans la construction d'une jeune fille mais qui avec l'ambivalence et le caractère malsain de la situation, vont se révéler totalement destructeur (et oui la pédophilie c'est mal m'voyez...).
Ce qu'il y à d'intéressant également, c'est que toute la narration est racontée par les yeux et l'esprit d'Humbert. On a donc un point de vue non neutre, qui permet de bien comprendre ses sentiments et ses motivations, en plus de donner une certaine poésie pour un personnage, qui d'un point de vue extérieure, a tout de haïssable.
Le tout, bien que provoquant, n'est jamais choquant. Nabokov ne cède jamais à la vulgarité facile mais sans édulcorer pour autant. Tout tient en un équilibre parfait.
Une pépite !