Nabokov cherche à nous choquer, ça on l'a bien compris. Nabokov veut nous pervertir, pas sûr mais disons oui quand même au sentier du vice. Humbert est une victime, Lolita sa seconde. Les deux sont dans un laboratoire rêvée par Nabokov.
Il y'a dans le rapport entretenu un malaise constant, un malaise amoureux, plus encore un malaise sincère. Les deux se cultivent à l'ombre de l'autre. Le livre ne peut que nous déranger mais c'est en cela qu'il est merveilleux ; le génie de l'auteur réside dans cet outrage perpétuel aux moeurs et sa création qui fauche le givre dogmatique.
Le livre n'a pas besoin d’être présenté, on le connait tous. Mais, il faut cesser de se scandaliser. Il faut en l'occurence avancer dans cette oeuvre et cultiver de ses yeux l’appréhension de la pédophilie pour mieux la saisir. Nabokov nous offre le moyen de comprendre, non celui d'excuser. Encore mieux, il le fait avec joliesse.