Dire que j'ai apprécié "Lolita" serait mentir.
Je m'attendais à un ouvrage vaguement licencieux, dont le contenu ne me choquerait sûrement pas.
Au lieu de cela, je découvre cette espèce de chronique malsaine. Ça aurait pu être un très beau livre sur les affres de la passion, sur un amour impossible... si on décidait d'omettre le fait que le narrateur abuse d'une fillette.
Lolita, pourtant au cœur du roman, n'est jamais présentée autrement que par le regard du narrateur.
Lui ne s'intéresse qu'à ce qu'il peut obtenir d'elle, se plaçant de façon systématique en victime du charme de la nymphette.
En tant que lecteur, on se retrouve pris à parti, témoin de cette relation dont on ne voudrait rien savoir, et dont le point de vue unique qui présenté conduit à une partialité dérangeante, si tant est qu'il y ait un camp à choisir entre les deux protagonistes.
Témoin impuissant donc, de cette fuite en avant, une spirale infernale qui prend des allures de road-trip sans destination, et qui très tôt laisse présager une fin funeste.
Ce n'est que dans les derniers chapitres qu'on nous laisse entrevoir les sentiments de Dolores, avant que le narrateur ne sombre définitivement dans une folie destructrice.
Et ce n'est pas l'ultime tentative de rédemption des dernières lignes qui changera quoique ce soit à la sensation d'écœurement procurée par ce livre.
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