Malgré son propos indu prompt à choquer la morale – un homme d'âge mûr entretenant une relation charnelle avec une nymphette de douze ans –, Lolita n'est en aucun cas un roman graveleux ; le sexe y est simplement suggéré, jamais ouvertement évoqué. Nabokov s'attache surtout à explorer la psychologie du personnage principal, un homme éperdument amoureux qui souffre de l'absence de réciprocité de ses sentiments ; il ne le dépeint jamais comme un être vil, abject, dénué d'humanité, ce qu'il n'est manifestement pas.
Et c'est là le tour de force de l'auteur : noyer son épineux sujet dans un récit magnifiquement écrit. Ce roman, poétique à souhait, m'a littéralement transporté. J'ai été subjugué par le détail des descriptions, par la richesse du vocabulaire utilisé, par la magnificence des images – quelle imagination, quelle vision onirique des choses !
C'est simple, quand je lis ce genre de prose, somptueuse, grandiose, prodigieuse, adamantine, j'ai juste envie de brûler mes écrits qui me semblent vraiment ineptes en comparaison.
Un chef d’œuvre que je relirai avec délectation.