Lolita, on ne s'en remet pas;
Un style qui détruit tout, qui empêche de regarder la littérature de la même manière. Un style qui ne permet plus d'ouvrir de nombreux livres car, dès la première page, on se dit qu'on ne pourra pas supporter une prose, en comparaison, si laide et cela quel que soit le sujet de l'ouvrage.
Je ne sais pas à quel âge il faut le lire ce livre : Il est dur de ne pas devenir trop exigeant après.
Ensuite, en dehors du style, il faut voir le fond. C'est un roman dangereux et réellement sulfureux, non pas parce qu'il rend les gens pédophiles, loin de là, mais simplement parce qu'il est prenant, extrêmement prenant. Dès les premières pages on est avalé par ce malade intellectuel, par cet homme objectivement abject mais qu'on ne peut détester. Là est tout le problème, il n'est aucunement détestable : il est humain, ses critiques acides sont drôles et pertinentes, ses références superbes et son dévouement total si bien que, rapidement, on se met à espérer qu'il aura Lolita, que son périple ne se terminera jamais.
A partir de ce moment là, il est déjà trop tard, en se disant que cette gamine est insupportable, on oublie qu'elle est une victime et qu'il est monstrueux.
Une délicieuse descente aux enfers dont on ne ressort pas indemne, bon voyage!