L'esprit tout juste sorti de ce chef d'oeuvre, j'ai encore du mal à m'imaginer un homme malsain écrivant ce livre. Pourquoi? Les mots sont doux, beaux, la tournure diminue les nombreux crimes et amplifie la douceur. Nabokov est un fou mais c'est un fou qui sait écrire plus que quiconque. Je cite le début du livre: " nous n'aurions pu apaiser cette frénésie de possession mutuelle qu'en absorbant et en assimilant jusqu'à la dernière particule le corps et l'âme l'un de l'autre". Tout est écrit en excès, l'excès propre à une forme d'amour à n'en pas douter. Tout au long du livre, l'auteur s'adressera à des jurés en manifestant son innocence, comme s'il était en train de répondre de ses actes devant un tribunal. Je n'ai pas senti de gêne à lire ce bouquin car justement l'écriture m'a fait oublier la laideur de ses actes. Nabokov est un fou mais tout le monde sait bien que plus l'auteur est fou et plus les livres sont bons.