Larry McMurtry est un auteur prolifique, c'est le moins qu'on puisse dire : en plus d'avoir publié de nombreuses séries de romans, des romans indépendants et essais, il a aussi écrit pas mal de scénarios originaux ou adaptés pour le cinéma, avec en prime quelques prix prestigieux (Pulitzer pour les Lonesome Dove, Oscar et Golden Globe pour le scénar' de Brokeback Mountain - et oui!).
Cet homme a aussi la particularité d'avoir fondé plusieurs bibliothèques ou librairies aux États-Unis (26), notamment dans sa ville natale, à Archer City, Texas, où les 450000 livres de sa bibliothèque dépassent largement la population locale 📚
Lonesome Dove, c'est le premier livre de la série Gus McCrae & Woodrow Call, deux anciens rangers aux personnalités opposées. Ce 1er livre date de 1985 et le dernier de la série "Comanche Moon" est sorti en 1997. J'ai l'impression que la VO est sortie en 1 seul tome, quand les éditions Gallmeister les ont ressorti (en 2013) sous 2 épisodes. Bon, avec plus de 500 pages chacun, ça ne choque pas.
Et du coup cet épisode 1, ça donne quoi? Pas besoin ici de s'attarder sur le contexte ou l'histoire, les résumés ou autres critiques le font très bien. Je vais plutôt m'arrêter sur ce qui m'a marqué tout au long du livre: la finesse dans l'écriture et la description des personnages!
Plus qu'une finesse, c'est une vraie science, un talent indéniable. McMurtry arrive en 3 pages à donner une profondeur exquise à une pléiade de personnages. Si bien qu'on ne se perd que très rarement au milieu de tout ces énergumènes. Et pour ça, il utilise assez peu de descriptions, le tout passant plutôt par une mise en perspective subtile des êtres de chacun. On ne s'identifie pas, on est eux.
Et comme si ça n'était pas suffisant, l'auteur arrive aussi très bien à nous plonger dans les diverses scènes d'action éparpillées à travers le livre. D'ailleurs, plus je lis d'auteurs américains de cette époque, plus je me dis que c'est "culturel", cette facilité apparente à nous faire vivre des scènes comme si on était au cinéma. Et avec McMurtry c'est encore plus fort, parce qu'avec lui on est en plus dans la tête du personnage par lequel se vit chaque scène forte du livre.
Pour finir, comment ne pas mentionner le ton souvent caustique et piquant de cette œuvre ? En témoigne ce petit passage qui m'a bien fait rire.
T'es du genre qui le fait qu'une fois ou du genre fringant, Roscoe ? demanda-t-elle après un moment. Roscoe devina de quoi elle parlait. Plutôt du genre à pas le faire du tout, répondit-il.
Passage faisant partie d'un court chapitre d'une mignonnerie sans nom, comme est aussi capable d'en produire ce super livre. Ne reste donc plus qu'à chevaucher vers la suite de la série 🤠