La Lorraine déshéritée est un terreau littéraire fertile de cette dernière décennie. Avec Nicolas Mathieu, prix Goncourt, en tête de file (à qui Jeanne Rivière rend hommage dans les pages de ce roman). Avec beaucoup d’humour et de malice, l’autrice donne la parole à une narratrice, championne de la débrouille, pas toujours dans les clous, mais décomplexée. Quand elle quitte le bureau 48, où elle remplit des tableaux Excel pour l’université, elle rejoint le plus souvent possible ses amis musiciens, pour donner des concerts improvisés, ou sa copine adepte de BDSM.
Le temps qui reste est consacré à Tarzan, son fils ado.
C’est aussi drôle que désespérant, l’humour est un ciment qui permet à l’ensemble de rester debout, malgré la récolte sous-jacente et légitime. S’en sortir quels que soient les moyens quand rien n’est à espérer de qui que ce soit. Et pour atténuer ce cri de rage, un épisode aquatique à chaque fin de chapitre.
J’ai lu avec un grand plaisir ce court roman piquant et acide, avec une vraie patte littéraire !