Pas terrible.
L'idée de base n'est pas mauvaise, au contraire, mais l'auteur peine à en faire quelque chose ; en effet, on a l'impression qu'il y avait plein de choses à dire tant sur l'art que sur notre société au travers de ce personnage ayant renoncé à son corps, et finalement ça tourne en rond, ça ne va pas très loin. De plus, l'auteur n'arrive pas à rendre son univers vraisemblable : en l'absence de description sociétale, le lecteur s'imagine une société 'réaliste' c'est-à-dire régie par, plus ou moins les mêmes règles, les mêmes lois physiques et sociales que la nôtre. Pourtant, sur la fin, ça part complètement en sucette dans le sens où les gens ne réagissent pas comme ils réagiraient dans notre monde : il manque donc des scènes, des indices, des éléments pour nous faire comprendre, très tôt dans le roman, comment les gens sont capables de réagir face à une telle situation (autrement dit, le fait que personne ne veuille reconnaître que le héros est un être vivant avec des droits n'a aucun sens dans ce bouquin). L'auteur cède à la facilité avec des résolutions décevantes et un happy ending beaucoup trop appuyé.
La prose de l'écrivain n'est pas très jouissive : dans un premier temps, lancé une note romantique, il abuse de qualificatifs et d'envolées lyriques, à un point qu'on s'en lasse très vite. Par la suite, ce style disparaît, laisse place à des constructions plus simples et des choix de mots plus terre-à-terre, son style se fait plus scolaire, moins passionné, moins passionnant aussi. Mais le tout reste globalement compréhensible et accessible.
Bref, l'intrigue est faible, l'univers peu crédible, les thèmes mal exploité et le style incertain. Mais au final ça se lit parce que l'idée de base reste bonne et intrigante.