Lucy in the sky
7.4
Lucy in the sky

livre de Pete Fromm (2004)

Lucy Diamond porte bien son nom de famille. Intelligente, indépendante, drôle et belle, c'est un diamant brut. Le problème de Lucy c'est qu'elle est entourée d'égoïstes : un père absent, mythomane et violent, une mère qui ne voulait pas l'être et ne l'est que par défaut et de façon fragile, un ami et plus si affinités qui l'aime mais qui dépend trop d'elle, une ordure qui la souille, un "brave" type amoureux transi qui souhaite la mettre en cage et des "oncles" qui parcourent la vie de sa mère comme des indices d'un avenir qu'elle refuse.


Lucy traverse le livre avec audace, maturité, provocation mais finalement terriblement seule. Elle s'abandonne dans le sexe qu'elle découvre et qu'elle exploite comme une évasion d'un quotidien qui s'étiole. En devenant adulte ou plutôt adulescente, son cadre de vie se révèle comme si un voile se levait tout à coup sur les réalités d'une famille au ciment mensonger et aussi fragile qu'une brindille. Lucy in the sky with nobody...


Le roman souffre de quelques longueurs et Pete Fromm s'appesantit un peu trop dans la répétition de scènes à l'érotisme simple et redondant. Son style est plus épuré dans Avant la Nuit et il manque ici un peu de force. Les personnages sont toujours le point fort de l'auteur et ce sont eux qui nous emmènent jusqu'au bout d'un livre agréable mais qui n'a pas la puissance simple des nouvelles d'Avant la Nuit.


Le dernier chapitre, comme une lueur d'espoir vient paradoxalement ternir le chaos du dernier quart du livre, particulièrement réussi. En choisissant un happy end trop prononcé, Pete Fromm rompt avec l'ambiance douce amère de son ouvrage et déçoit un peu. Il refuse ainsi la radicalité qu'il semblait promettre à Lucy et prend l'option des bons sentiments et frôle avec une tendance moralisatrice. C'est un peu dommage.


On notera que la traduction est parfois maladroite et nuit probablement à la sécheresse du style.


En bref un roman qui se lit bien mais un auteur dont j'attends plus.

Créée

le 30 sept. 2021

Critique lue 176 fois

RunningJack

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