L'Islande. Un pays lié à de la beauté, au rêve, à la poésie, à des joies, à l'amour, mais aussi au désespoir, à l'ennui, à la mort, à la pesante solitude dans ses campagnes lorsque arrive la rude nuit hivernale après le lumineux et éphémère été.
Jón Kalman Stefánsson nous emmène dans un village tranquille, où pas grand chose se passe, où vivent plusieurs personnages pittoresques qui ont chacun leur histoire que raconte ce livre : un patron d'entreprise qui devient astronome et s'exprime en latin, un fils qui lit une lettre de son père qui s'est suicidé, une femme qui décide de créer un restaurant qui attise médisance et jalousie, des employés d'un entrepôt qui découvrent que le lieu où ils travaillent est hanté, une épouse modèle qui devient monstrueuse après s'être aperçue qu'elle a été trompée, un fermier un peu ours qui peine à s'avouer amoureux. Et on les suit dans leurs chemins, leurs pensées, leurs désirs, leurs bienveillances et leurs malveillances pour certains aussi.
Des histoires qui finissent bien, d'autres qui finissent tragiquement. Parfois on rit, on s'amuse, on s'émerveille des situations et à d'autres moments on s'attriste. On se sent heureux pour des personnages ancrés à leur pays du bout du monde où le changement climatique se fait ressentir et puis parfois, on est horrifié ou révolté à l'encontre de quelques injustices liées à l'ironie de la vie qui n'entend pas exhausser des souhaits, des désirs.
Toujours avec sa même façon de narrer qui peut encore faire perdre le lecteur, Jón Kalman Stefánsson arrive toujours à captiver et pas seulement avec ses personnages mais grâce aussi à son Islande lointaine (pour nous) qui permet encore des moments d'évasion salutaires et poétiques.