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Enlisement
Un premier roman que confirmeront les suivants : Vincent Almendros écrit simple tout en étant littéraire. Une qualité rare. Je découvre celui-ci après avoir lu les deux autres, peut-être encore...
Par
le 28 août 2021
La rentrée littéraire sur les radios de l'Arc jurassien
Lise a 15 ans. Elle est la fille unique de Jean Delabaere, qui a fait fortune dans le film alimentaire, et de Florence, une belle femme mince et gracieuse.
Les Delabaere vivent entre leur triplex parisien, leurs nombreuses maisons de vacances et les pays étrangers qu'ils visitent.
Au trio familial s'ajoute un jeune homme de vingt-cinq ans, qui est le professeur particulier de Lise et le narrateur du livre.
À travers une trame toute simple, l'idylle entre Lise et le jeune homme, Vincent Almendros dépeint avec sobriété les sentiments humains.
En week-end dans le Loiret avec toute la famille, le jeune professeur qui s'éprend de Lise est bouleversé par des émotions complexes :
«À l'amour naissant que j'éprouvais pour Lise venait désormais se mêler un autre désir insensé, analogue, qui par bien des aspects ressemblait à un aberrant caprice, celui de ne plus jamais me séparer de ces gens-là.»
Le narrateur revit, il se laisse aller, goûte les plaisirs d'une existence dépourvue d'inquiétudes, ceux de l'enfance, de l'amusement simple, des rires sincères, de la sentation de l'herbe sous ses pieds, de l'eau sur son corps, des repas en famille.
En admiration devant cette facilité à vivre, le jeune homme n'oublie pas qu'il est issu d'une classe défavorisée et que ses parents vivent dans une petite maison à côté de la ligne de chemin de fer, après avoir quitté leur HLM.
Mais il est conquis par les Delabaere, tolérants de leur différence d'âge, à lui et à Lise, peu soucieux d'arrière-pensées malsaines, juste heureux de voir leur fille heureuse.
Lise, entre femme et enfant, grandit, se cherche dans un milieu social plus que favorable, ne fait pas de caprices, tombe amoureuse et c'est tout.
En vacances à Florence, l'été suivant, Lise, phobique des serpents, s'empare d'un couteau à pain et décapite celui qui rampe dans l'herbe :
«En observant Lise sous cette lumière nouvelle, son couteau à la main, je me demandais finalement si ce n'était pas ça que j'aimais chez elle, si ce n'était pas cela que j'étais venu chercher en elle, l'insane possibilité de recommencer mon enfance, ou ma vie, loin du chaos.»
Ma chère Lise, c'est la lettre que le narrateur commence à écrire à Lise, pour qui son amour s'étiole et n'était pas fait pour durer.
Ma chère Lise raconte l'innocence, le mélange entre l'enfance et l'âge adulte, la légèreté des sentiments, l'attachement à une autre classe sociale que la sienne tout en souhaitant y appartenir. La différence d'éducation. La facilité de vivre quand on a les moyens, de se laisser aller sans se poser de questions.
Et la notion d'amour. Quand on aime quelqu'un pour ce à quoi il nous fait ressembler, ou uniquement parce qu'on l'aime.
Vincent Almendros a ces belles qualités perçues chez les éditions de Minuit, une écriture claire, sans fioritures, des mots qui nous tranportent, et des situations simples qui font la vie.
Les Delabaere vivent entre leur triplex parisien, leurs nombreuses maisons de vacances et les pays étrangers qu'ils visitent.
Au trio familial s'ajoute un jeune homme de vingt-cinq ans, qui est le professeur particulier de Lise et le narrateur du livre.
À travers une trame toute simple, l'idylle entre Lise et le jeune homme, Vincent Almendros dépeint avec sobriété les sentiments humains.
En week-end dans le Loiret avec toute la famille, le jeune professeur qui s'éprend de Lise est bouleversé par des émotions complexes :
«À l'amour naissant que j'éprouvais pour Lise venait désormais se mêler un autre désir insensé, analogue, qui par bien des aspects ressemblait à un aberrant caprice, celui de ne plus jamais me séparer de ces gens-là.»
Le narrateur revit, il se laisse aller, goûte les plaisirs d'une existence dépourvue d'inquiétudes, ceux de l'enfance, de l'amusement simple, des rires sincères, de la sentation de l'herbe sous ses pieds, de l'eau sur son corps, des repas en famille.
En admiration devant cette facilité à vivre, le jeune homme n'oublie pas qu'il est issu d'une classe défavorisée et que ses parents vivent dans une petite maison à côté de la ligne de chemin de fer, après avoir quitté leur HLM.
Mais il est conquis par les Delabaere, tolérants de leur différence d'âge, à lui et à Lise, peu soucieux d'arrière-pensées malsaines, juste heureux de voir leur fille heureuse.
Lise, entre femme et enfant, grandit, se cherche dans un milieu social plus que favorable, ne fait pas de caprices, tombe amoureuse et c'est tout.
En vacances à Florence, l'été suivant, Lise, phobique des serpents, s'empare d'un couteau à pain et décapite celui qui rampe dans l'herbe :
«En observant Lise sous cette lumière nouvelle, son couteau à la main, je me demandais finalement si ce n'était pas ça que j'aimais chez elle, si ce n'était pas cela que j'étais venu chercher en elle, l'insane possibilité de recommencer mon enfance, ou ma vie, loin du chaos.»
Ma chère Lise, c'est la lettre que le narrateur commence à écrire à Lise, pour qui son amour s'étiole et n'était pas fait pour durer.
Ma chère Lise raconte l'innocence, le mélange entre l'enfance et l'âge adulte, la légèreté des sentiments, l'attachement à une autre classe sociale que la sienne tout en souhaitant y appartenir. La différence d'éducation. La facilité de vivre quand on a les moyens, de se laisser aller sans se poser de questions.
Et la notion d'amour. Quand on aime quelqu'un pour ce à quoi il nous fait ressembler, ou uniquement parce qu'on l'aime.
Vincent Almendros a ces belles qualités perçues chez les éditions de Minuit, une écriture claire, sans fioritures, des mots qui nous tranportent, et des situations simples qui font la vie.
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Créée
le 27 sept. 2011
Critique lue 415 fois
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