Fascinant, envoûtant, obsédant...
Bien plus puissant selon moi que "Rebecca", "Ma cousine Rachel" - que je relis avec plaisir quinze ans après ma première découverte - est un roman qui, bien que se déroulant dans les grands vents des landes de Cornouailles, oppresse le lecteur comme le plus efficace des huis-clos.
Une atmosphère victorienne pleine du charme suranné de la campagne anglaise et des codes non moins surannés de sa gentry, à laquelle se mêle le parfum plus capiteux de l'Italie, cette terre de beauté et de mystère si prisée des Anglais. Un manoir qui n'a rien à envier au Manderley de "Rebecca" mais des personnages à la psychologie plus fouillée. Une intrigue associant romance et crime. Voilà quelques uns des ingrédients qui font de ce roman un véritable thriller qu'on a bien dû mal à lâcher et qui nous entraîne dans sa spirale de soupçons et de peurs.
Rachel, personnage féminin complexe qui porte en lui sa part d'ombre et sa part de lumière en égale proportion, séduit et terrifie tour à tour. Daphné du Maurier, avec son style net et précis, et sa verve dès qu'il s'agit de décrire les paysages du littoral chers à son cœur, traite avec finesse et suspense les thèmes du mensonge, de la duplicité et de la schizophrénie.
Encore un beau coup de cœur de cette auteure.