Il y a un peu plus d’une semaine, je suis allé au cinéma voir Gemma Bovery, truculent film français qui parle en filigrane de Madame Bovary de Gustave Flaubert et qui m’a donné envie de me pencher sur ce roman dont je connaissais l’existence, certes, mais que je n’avais encore jamais lu.
Selon l’auteur lui-même, Madame Bovary est un « roman sur rien » ; d’ailleurs, dans le film, en parlant du livre, le personnage éponyme dit à un moment : « il ne se passe rien, mais on a envie de savoir ». Alors oui, ici, point de suspense, de rebondissements ou de climax ; l’auteur s’attache à dépeindre le quotidien de Emma Bovary avec un souci du détail paroxysmique, un besoin organique d’authenticité (nous sommes ici aux prémices du Réalisme, même si Flaubert émettra plus tard des réserves sur ce courant littéraire). Et il le fait à merveille : rarement des descriptions m’ont autant happées.
J’ai un souvenir douloureux de l’étude des œuvres classiques du XIXème siècle au collège, la lecture de L’Assommoir de Zola, par exemple, m’ayant littéralement assommé – si je puis me permettre ce jeu de mot médiocre. Madame Bovary m’a pourtant donné envie de me replonger dans ces œuvres, je pense être prêt maintenant.
Quoi qu’il en soit, pour 1,99 € seulement (prix neuf chez Pocket), il serait vraiment dommage de passer à côté d’un tel chef-d’œuvre !