Madame Firmiani par BibliOrnitho
Madame Firmiani est une femme mystérieuse. Chacun a son opinion sur elle. Pour vous en assurer, interrogez un serviteur, un optimiste, un amateur d’art, une femme quelque peu tracassière, un homme distingué, un vieillard observateur, un contradicteur ou bien encore un envieux : tous vous brosseront un portrait si différent que vous vous demanderez légitimement si vos interlocuteurs successifs décrivent bien la même personne.
Monsieur de Bourbonne est bien décidé à se faire sa propre idée. A trancher dans le vif. Car une rumeur peu plaisante (euphémisme) est parvenue jusqu’à lui, tout au fin fond de sa retraite tourangelle : Octave de Camps, son neveu et unique héritier se serait ruiné pour elle. Neveu qui n’a pas pris la peine d’en avertir son proche parent (décidément, le respect se perd). Sous un faux nom, le vieil homme fonce ventre à terre en direction de la capitale et se fait admettre dans le salon de la dame pour tirer l’histoire au clair.
Une courte nouvelle d’une cinquantaine de pages dans laquelle le lecteur que je suis goûte une nouvelle fois le talent de Balzac. On perçoit vite que les mauvaises langues se sont une fois de plus déliées à tort et à travers. La dame n’est pas en faute et se trouve être au contraire un parangon de vertu.
Cette très belle nouvelle témoigne de la futilité de la bonne société parisienne toujours prête à juger sans connaître et à jeter la première pierre. Récit qui s’achève sur un éloge de la femme. Pas si fréquent dans les écrits de l’époque.