Syrie. Sur un lac, un vieil homme dans une barque, seul. Il plonge, inlassablement, et ce faisant il se remémore ses souvenirs, ceux de toute une vie : son amour pour Leïla, sa première épouse, sa vie avec Sarah, sa seconde femme, et les moments heureux passés avec leurs trois enfants, partis à la guerre.
Sous l'eau, la maison, le village de son enfance. Le lac est le lac El-Assad, né de la construction du barrage de Tabqa, en 1973. Sous l'eau, tous ses souvenirs. A la surface, la solitude, le dénuement, et la guerre qui fait rage. Les soldats de Bachar El Assad qui bafouent la liberté, et torturent, violent, tuent quiconque s'oppose au régime.
Antoine Wauters signe un roman d'une grande force. L'écriture en vers libres place d'emblée la narration dans le domaine de la poésie, de la délicatesse des images liées à la nature. Mais très vite sourd la violence. Peu présente au début, elle se fait de plus en plus insistante, de plus en plus menaçante, de plus en plus précise. C'est le contraste entre l'écriture en vers et la violence contenue dans le texte qui rend ce roman inoubliable.