Maigret à Vichy. Je ne sais plus combientième roman de Simenon, celui-ci voit notre vieillissant commissaire être mis à la diète par son toubib parce qu'il bosse trop. Direction Vichy, du temps où le thermalisme amenait beaucoup plus de monde qu'aujourd'hui.
Vivant dans ce coin perdu de la France un peu délaissée faut le dire, je peux donc assurer que : Simenon écrit toujours très très bien, ça se lit comme on fume sa pipe, et on se met à sourire très fréquemment quand il joue avec ses personnages, notamment le couple Maigret ; c'est un polar très conventionnel, mais qui se base comme d'habitude sur la lecture sociale, psychologique, de ce qui amène une personne à commettre l'irréparable, plutôt que de nous montrer une sorte de machination digne d'un escape game ; et Vichy n'a pas tellement changé, on suit Maigret dans certaines de ses rues et places les plus connues, et pas besoin d'avoir beaucoup de sens de l'orientation pour vite reconnaitre tous ces coins emblématiques ; et Vichy a beaucoup changé, allez, une statistique : 12 cinémas (12!) à la fin des années 1960 lorsque Simenon a écrit ce petit livre, sans doute après une cure semblable à celle du commissaire ; trois casinos, des palaces, du fric, et surtout beaucoup de monde de passage, de toutes origines.
Et voici donc sans spoiler la clé du récit : les villes thermales, c'était un peu Las Vegas, et on pouvait vite s'y cacher sans que les qu'en-dira-t-on s'installent vu le turn-over touristico-médical. Évidemment, aujourd'hui, cette réalité s'est quelque peu étiolée...