La France a peur ?
Le Comité Invisible. L'ultra gauche, celle là même qui fait peser une menace indicible sur la république et ses valeurs. Ses projets d'attentats, de sabotages, de ZAD, tout ça pour déstabiliser,...
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le 7 déc. 2021
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Le Comité Invisible. L'ultra gauche, celle là même qui fait peser une menace indicible sur la république et ses valeurs. Ses projets d'attentats, de sabotages, de ZAD, tout ça pour déstabiliser, voire renverser cette démocratie que le monde entier nous envie. N'écoutant que ma curiosité, lorsque je suis tombé par hasard sur ce bouquin en rayonnage, je n'ai pas hésité bien longtemps avant d'en faire l'acquisition. Enfin, j'allais savoir, j'allais comprendre ce que les éléments les plus subversifs et les pires citoyens de ce pays mijotaient en définitive. J'allais voir de mes yeux voir par quels odieux stratagèmes ils entendaient instaurer leur tyrannie égalitaire et écologique dans notre beau pays si fier de son histoire.
Las, pas de recette du cocktail Molotov, pas d'analyse des failles du système de sécurité de la centrale nucléaire de Creys-Malville. Même pas de liste nominative des principaux exilés fiscaux de ce pays ou encore de synthèse des échanges épistolaires quoiqu'électroniques des présidents français et étasuniens. Non, c'est juste un ouvrage de philosophie et peut-être un peu aussi de sociologie. Que je soupçonne d'être d'inspiration Deuleuzienne. Simple soupçon de ma part, car je n'ai jamais lu Gilles Deleuze. Peut-être pourrais-je essayer, encore que je ne sois pas certain d'avoir le bagage intellectuel pour.
Pour en revenir à Maintenant, c'est assez court et quoique développant des pensées parfois complexes et abstraites, car se lit assez bien et sans grandes difficultés. Ça commence par quelques constats que tout un chacun qui voudrait bien écarter ses œillères ferait aisément : modèle de civilisation qui va droit à sa fin (nous entrainant au passage dans sa perte, c'est juste un détail), fragmentation de la société en îlots souvent mutuellement hostiles, décrédibilisation absolue de la classe politique et fonction principale de la police en tant que garante de l'ordre social établi et des intérêts, donc, des classes dominantes. C'est néanmoins plaisant à lire car écrit dans une langue percutante et bien plus riche que ne peut l'être la mienne.
Ca se poursuit avec des amorces de pistes pour ne plus subir tout ce qui précède : en gros, sortir de la société, en ne jouant plus le jeu tel qu'il est écrit, en particulier en ce qui concerne le travail, qui dans notre monde, mène assez vite à l'économie. Bon, ce n'est pas très concret à vrai dire, c'est plus l'affirmation - non dénuée de brio - d'une position qu'un modus operandi. Pour autant, le morceau de bravoure reste la fin du bouquin qui propose une redéfinition, une remise à plat du communisme : pour le dire simplement, quelque chose à vivre dès à présent - en créant et en entretenant du lien - bien plus qu'un régime qu'il faudrait installer que ce soit par une révolution ou par le vote. Et il y a quelque chose de très humaniste dans cette vision qui n'est pas pour me déplaire, en fait.
En soi, un bouquin plein d'énergie, d'envie de vivre, de joie oserais-je même. Et dont la léthalité n'arrive pas à la cheville de celle d'une multinationale.
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le 7 déc. 2021
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