Un roman noir, poisseux, amer qui met en lumière ce que l'humanité et une certaine forme d'art ont de plus abjecte et détestable. Show must go on !
" Le Majestic officiait dans un espace intemporel cloisonné de velours rouge et d'intentions obscures. Plus rien ne semblait exister autour. " Cette citation résume à elle-seule ce qu'est le Majestic, une entité à part, un personnage du roman à lui tout seul. Et on pourrait même penser à une autre dimension, tant ce lieu semble irréel et pourtant... on sait tous que la réalité dépasse bien souvent la fiction, aussi sordide soit-elle !
Malheureusement je ne peux pas parler de coup de coeur même si techniquement tout est là pour en faire un. Sans doute qu'il y a eu pour moi une surenchère de gore (et qu'au moment de la lecture j'aspirais juste à davantage d'air, et non pas être au bord de la nausée toutes les 10 pages). Sans doute aussi que je n'ai pas pu trouver la moindre lueur d'espoir, juste l'impression d'une très acerbe et violente critique de l'art, tout comme Criminal Loft était un violent pamphlet contre la télé-réalité. Mais dans ce roman-là, la fin était... acceptable et méritée. Ici... non, je ne comprends pas. Ou plutôt je ne comprends que trop bien. Certes, il est des destins qui sont parfois tragiques comme le fut ceux de Peg Entswitle, et de Lillian, l'héroïne de ce roman. C'est juste que quand j'ouvre un livre pour voyager et vibrer, j'ai pas forcément envie de me dire - en le refermant - que les humains sont tous pourris et qu'on mérite tous de crever. Ça, je le sais déjà. Je le vois tous les jours. Et pire encore, je le pense constamment. Une lueur au bout du tunnel aurait été souhaitable. C'est tout. Mais ça n'est en rien un reproche. Juste mon ressenti. Peut-être que la masse a justement besoin qu'on lui rappelle qu'on vit pas dans le monde des Bisounours ? hé ! hé !
Voilà, difficile pour moi d'essayer de mettre des mots sur cette lecture qui (et ça c'est sûr !) ne ressemble à aucune autre ! Pas de point de comparaison, donc... Toujours est-il qu'une fois encore, je me prends à rêver d'une adaptation à l'écran. Quelqu'un pourrait-il traduire Majestic Murder et l'envoyer à Ryan Murphy & Brad Falchuk, les producteurs de la série American Horror Story ? Ils l'ont pas encore traité cette thématique-là, c'est tout bon, non ?
Ce qui est sûr, c'est que c'est très très bon ! Remarquablement bien écrit, construit ! Juste que la sensibilité de chacun étant différente, certains seront choqués quand d'autres seront émerveillés, et encore d'autres blasés ou indifférents. Pour ma part, c'est donc un mélange de fascination et de révulsion. Oui. Ce sont les deux mots qui conviennent le mieux à mon sentiment de lecture.
Et je continuerai à la clamer haut et fort : Armelle Carbonel est incontestablement la plume noire la plus surprenante du moment ! Il faudra compter avec elle désormais, qu'on se le dise !