Un monde sans pitié

Mako est un roman policier écrit par Laurent Guillaume en 2010.

Mako est un policier taciturne et endurci de la BAC. Lors d’une affaire de violente agression sur une jeune femme, il va s’investir au-delà de la raison. Mako va déclencher une traque infernale qui va le conduire jusqu’aux bas fonds d’une société en perdition.

Laurent Guillaume nous entraine dans le monde réel du métier de policier à travers le personnage de Mako et son équipe, la BAC 47. Ce sont des policiers gonflés d’adrénaline, traqués par leurs démons et obsédés par leur travail. Leur travail, la chose la plus importante de leur vie.

Laurent Guillaume nous plonge dans le livre, sans ménagement, dès les premières pages. En effet on assiste au viol sauvage de la jeune Lily. De plus ce viol se passe dans une école, ce qui va accentuer l’horreur de cette agression. C'est cette affaire qui va tout déclencher. Lorsque Mako attrape en flagrant délit le violeur de la jeune Lily, une jeune femme qu’il ne connait pourtant pas, il devient fou et son seul et unique objectif sera de punir son agresseur. Il va même en perdre ses moyens: quand le suspect, Vidic, est arrêté il va jusqu'à oublier son statut de policier et sauter sur l’homme pour le frapper. Au cours de son enquête il va se rencontrer Irina, une jeune prostituée albanaise. Il va d'abord se servir d'elle pour récolter des informations sur Vidic, d'origine albanaise également. Mais au fur et à mesure de leurs rencontres il va se prendre d'affection pour elle et ils vont finir par coucher ensemble. Mako est un des rares hommes à la considérer comme une femme et non comme un objet. Grace à elle Mako va apprendre que Vidic et Léo, un homme qu'il a connu à la salle de sport, sont associés et contrôlent tout le réseau de prostituées de la ville. Mako va découvrir leur planque mais il va être découvert et se faire ruer de coups. Cela va se passer sous les yeux de deux autres policiers, qui surveillaient également Vidic et Léo mais pour une affaire de drogue. Un des policiers, Paul, va refuser de porter secours à Mako alors que celui ci se faisait frapper sous ses yeux. Cela témoigne d'un manque de solidarité entre les policiers, Paul privilégiant son enquête plutôt que la sécurité de son collègue.

J’ai trouvé le personnage de Mako intéressant. En effet il est pour moi en dehors de l’image du policier que je peux croiser tous les jours, contrôlant la circulation ou verbalisant les stationnements interdits. Mako se rapproche des policiers que l'on voit seulement à la télé, lors de grandes opérations, souvent très dangereuses. Il et têtu et déterminé à atteindre son but, quoiqu’il puisse y avoir en travers de son chemin, que ce soit ses supérieurs, des prostituées ou de dangereux trafiquants. Il va aller jusqu’à tuer, sans pitié, un homme blessé et à terre, celui ci étant sa cible finale. Grace à Mako j’ai découvert un monde effrayant que je ne connaissais pas.
Ce roman est d’autant plus intéressant que l’auteur lui même est policier, et cela se ressent au fil des pages, notamment par le vocabulaire employé. En effet, étant lui-même policier, il emploi du vocabulaire très spécifique. On apprend ainsi qu' "un bleu" est un policier en tenue, que le "LIPS" est le laboratoire interrégional de la police scientifique et que le "STIC" est le système de traitement des infractions constatées. L'utilisation de ce vocabulaire m'a permis de me sentir intégrée en quelque sorte, cela m'a permis de me sentir plus proche de ses flics.

Laurent Guillaume nous présente un aspect très spécifique du métier de policier: c’est le travail sur le terrain. Il ne nous épargne rien : ni les vengeances sanglantes, ni les agressions sauvages sur des innocents. C'est cet aspect cru qui m'a plu. J'ai apprécié le fait d'être confrontée à la dure réalité du monde criminel. Je trouve que l'on ne nous en parle pas assez, nous devrions être plus préparés à ce genre de situations auxquelles fait face Mako. La pauvre Lily n'avait rien fait pour mériter d'être violée et cela pourrait arriver et arrive à beaucoup trop de femmes dans le monde.

Pour moi ce roman fait partie des rares livres qui vous tiennent en haleine et qui vous font vous coucher à 3h du matin parce que vous n’avez pas réussi à décrocher. Plongez-vous dans Mako, dans un monde glacial et sans pitié.