De Tonino Benacquista, je ne connaissais que le nom et quelques faits d'arme mais pas l'oeuvre en tant que telle. Je profite donc de ma lecture de son roman "Malavita" pour plonger pour la première fois dans son univers et son style.
Narrant l'exil d'une famille de mafieux repentis dans un petit village de Normandie, "Malavita" démarre plutôt bien, jouant sur le décalage entre la vie autrefois marginale de ses personnages et leur nouvel environnement, bien loin de la violence dont ils étaient habitués. Benacquista esquisse des protagonistes attachants et observe son microcosme avec une belle ironie, établissant des liens troublants entre la Cosa Nostra, la société elle-même et la vie banlieusarde dans leurs fonctionnements respectifs, finalement peu éloignés.
Malheureusement, il apparait rapidement que "Malavita" est un roman certes agréable à lire mais mineur, tout étant extrêmement prévisible et manquant d'un certain punch, le récit se révélant bien trop schématique et planplan, jusqu'à une dernière partie un brin facile. Pire, Benacquista laisse de côté certains personnages pourtant fort intéressants (les enfants en premier lieu) pour se consacrer sur les déboires du père, pourtant le protagoniste le moins original.
Roman relativement court se lisant facilement, "Malavita" est une petite déception pour moi, ne tenant pas totalement les promesses de son point de départ aguicheur et n'exploitant pas suffisamment les plus passionnants des thèmes qu'il aborde.