Je ne m'attendais pas à un tel coup de cœur pour Malevil et à un tel engouement grandissant au fil de la lecture. Je suis adepte des histoires post-apocalyptiques et je pense pouvoir placer maintenant le roman de Robert Merle en premier dans ma liste, devant La Route.
Contexte atypique, qui fait tout son charme, l'histoire se passe dans le Périgord dans une France campagnarde à la fin des années 70. Bien que datée, l'histoire semble néanmoins assez atemporelle.
Les quelques survivants d'une catastrophe, à priori planétaire, essaient de survivre protégés par leur château (de Malevil) bien convoité par l'extérieur. La société régresse progressivement vers une société médiévale et presque animale.
Les personnages dans Malevil sont superbement construits, avec différentes facettes complexes. On suit avec intérêt leur évolution au sein de la société des survivants. J'ai trouvé que l'intrigue devenait de plus en plus oppressante au fil du récit. Je n'arrivais plus à lâcher mon livre tellement je voulais savoir la suite et tellement j'angoissais sur l'issue du récit.
J'ai aimé cet aspect atemporel où le seul élément de « Science Fiction » réside dans l'événement du début du livre. Tout le reste du roman relate l'histoire d'une communauté de survivants qui tâche de vivre tant bien que mal dans un monde ravagé. Il est d'ailleurs appréciable que le récit ait commencé bien avant l'événement, plaçant tout le contexte au préalable. Cela contraste d'autant plus avec la vie d'après. En définitive, c'est cet aspect débrouillardise nécessaire à la survie qui m'a beaucoup plu !
Seuls deux aspects m'ont déplu dans l'histoire :
- L’hyper-présence de la religion, qui m'a donné des boutons comme les personnages de Thomas et Meyssonnier. Toutefois, je la trouve parfaitement crédible dans un environnement campagnard traditionnel.
- L'issue de l'histoire, à laquelle je m'attendais dès le départ. On nous donne un indice au début qui n'avait de sens que dans un potentiel dénouement. Vis à vis de ça, je suis assez déçu par l'auteur qui (se) tend une perche tellement énorme que je m'y attendais beaucoup trop.