Allez-y, c'est un ennemi !
Je n'avais jamais entendu parler de cet événement et je l'ai découvert avec ce livre. Un livre très court, mais heureusement, car il est assez difficilement soutenable dès lors que les voisins commencent à torturer le personnage principal. Et quel parcours... J'ai bien apprécié la distance de l'écriture et ça va de pair, l'absence de sensationnalisme ou de sentimentalisme. Il s'agit davantage d'un déroulé des différentes étapes de cet horrible chemin de croix. Par contre, je regrette pas mal de phrases un peu m'as-tu-vu (qui disent "regardez comme j'écris bien"), d'autres plus humbles passent mieux. Reste que dans l'ensemble le mécanisme de la foule qui s'emballe n'est pas suffisamment clair ou rapporté ou décrit ou compréhensible. A ce sujet, je pense que John Steinbeck, dans En un combat douteux, a été beaucoup plus percutant, intelligible, en précisant les rouages qui conduisent des foules à changer le comportement des individus, comportement pouvant aller à l'encontre de leurs convictions.
Quant au titre.
On peut être "déçu" que le cannibalisme évoqué ne consiste "qu'à" vous-savez-quoi (évitons les spoilers). Mais selon moi ce qui est le plus frappant ce n'est pas la sémantique mais le fait que cette phrase ait été prononcée par une personne, une personne élue qui plus est. Un titre qui peut paraitre un peu racoleur donc, à la Voix du Nord, mais quand on creuse un peu on se dit que c'est quand même un excellent choix.