Meuh, pourquoi Breton ne s'est pas arrêté après le Manifeste du surréalisme-1-emballé-c'est-pesé- tout-est-dit ?
Le surréalisme m'intriguait beaucoup, et comme Nadja m'a fasciné à la deuxième lecture, je devais lire la déclaration d'intention initiale, la pierre d'angle du mouvement !
Le Manifeste du surréalisme m'a ébloui, vraiment, j'ai pris en notes de nombreux passages, j'ai relu plusieurs fois des paragraphes entiers, émerveillée par la vision du Monde de Breton, la fluidité de sa théorie poétique... comme s'il m'ouvrait une porte qui avait toujours été devant mes yeux, sans que j'y prête attention avant. J'ai toujours été très marquée par l'allégorie de la Caverne de Platon, la condamnation philosophique de l'image, la Réalité qu'on abîme en la nommant... André Breton retourne complètement ces vieux enjeux philosophiques en proposant une façon poétique de s'absoudre du carcan réaliste, pour approcher le plus possible la pensée dans sa forme la plus brute. Il y aurait beaucoup à écrire sur ce Premier Manifeste que j'ai trouvé brillant et inspirant.
Que dire du Second Manifeste, qui s'embourbe dans des querelles intestines, des attaques ad hominem et beaucoup de fureur en général. Ça m'a ennuyé, je suis allée chercher Breton du haut de son piédestal pour l'engueuler, t'as tout gâché mec.
Les "Prolégomènes à un troisième manifeste du surréalisme ou non" m'ont laissé ni chaud ni froid également, "Du surréalisme en ses oeuvres vives" rattrape légèrement l'ouvrage en se recentrant sur les techniques surréalistes comme l'écriture automatique, mais reste trop allusif pour que je redevienne scotchée.
Vraiment dommage qu'André Breton n'est pas serré les dents quand son idée du surréalisme a été déviée de son intention initiale par la faute de quelques collègues dissidents, ses ajouts au Premier Manifeste m'ont gâché la vision d'ensemble du livre alors que j'ai vraiment adoré le premier acte fondateur.
tl;dr : lisez le Manifeste original, oubliez la suite.