Les sciences sociales libèrent. Les sciences sociales en font savoir davantage sur nous-mêmes, sur les relations, les histoires, les situations qui nous ont fabriqués, jusqu'à nous rendre malheureux ou heureux, relégués ou solidaires, désarmés ou révoltés, et jusqu'à interdire ou favoriser certaines destinées. Elles montrent que nous ne sommes ni illégitimes, ni coupables, ni impuissants.
Plus je picore dans ce livre plus ces affirmations sonnent justes. Et c'est très euphorisant. Ce n'est qu'un recueil d'"entrées". Mais des entrées denses et souvent suffisantes quand il s'agit d'avoir une première vision des thèmes (nombreux) qui sont abordés. Les références et sources sont citées si bien qu'il est facile d'aller plus loin quand on souhaite affiner ses connaissances sur un sujet.
Sans être neutre (ce dont il ne se revendique explicitement pas) ce Manuel n'est pas pour autant ideologique et s'attache systematiquement à présenter des faits de manière étayée.
Ce large Manuel indocile des sciences sociales vaut mille introspections, mille heures perdues à comprendre, mille réponses arrachées face aux doutes.