Corruption et affairisme entre l’Ouganda et la RDC

Pierre Marlot, ancien journaliste à la retraite, reçoit un appel du consul de France en Ouganda. Sa fille Anne, journaliste indépendante basée en Ouganda, a disparu depuis qu’elle a traversé illégalement la frontière de la République démocratique du Congo pour les besoins d’un reportage. Pierre prend le premier vol direction Kampala et se lance dans une quête solitaire sur les traces de sa fille. Sur quoi enquêtait-elle ? Pourquoi est-elle partie sans visa en RDC ?


À la frontière entre John Le Carré et Taken, Max Izambard livre avec Marchands de mort subite un polar haletant et très bien documenté. Zoom sur un effroyable scandale de corruption à grande échelle lié au commerce illégal de l’or entre l’Ouganda et la RDC.


Yoweri Museveni gouverne l’Ouganda d’une main de fer depuis 35 ans. La révolte gronde parmi le peuple. Les ougandais, notamment les jeunes, refusent de se soumettre à un avenir étouffé par l’affairisme et la répression. Journalistes muselés, opposants ostracisés, manifestants torturés, Max Izambar frappe fort avec Marchands de mort subite, son premier roman publié aux Éditions du Rouergue en 2021.


Max Izambar quitte la France et une carrière commerciale prometteuse pour se lancer dans l’humanitaire au sein d’une ONG en Ouganda. Il y découvre l’envers du décor, celui de la corruption comme arme létale contre la vérité et la justice. Son premier roman, bien que fictif, s’inspire en partie de faits réels, notamment du commerce illicite de l’or en Afrique de l’Est.


En voyant la couverture colorée, presque joyeuse du roman et en lisant les premières lignes “Lorsque Pierre Marlot reçut l’appel du consul, il observait une colonie d’avocettes à tête noire…”, je ne m’attendais pas à découvrir une intrigue aussi dramatique, finement menée et documentée. Max Izambar livre un polar d’une efficacité redoutable, tant sur la maîtrise de la narration qui change souvent de point de vue selon les personnages mis en avant, que sur sa capacité à tenir le lecteur en haleine du début à la fin.


L’auteur met en scène l’affairisme et la brutalité de la répression policière en apportant des informations cruciales sur les modes de domination des dictateurs Africains et de leurs complices Européens. Je ne connaissais que vaguement les enjeux du commerce illicite d’or en Afrique, mais je n’avais pas conscience de l’ampleur de ses répercussions sur la population locale et les pays voisins. Marchands de mort subite est incontestablement un roman d’utilité publique.


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ElodieAngiolini
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le 22 juin 2022

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