Ce que j'adore avec Stephen King c'est qu'il arrive à imposer sa patte dans chacun de ses livres sans jamais radoter. Chaque livre a son propre univers mais on ressent toujours l'ombre de l'auteur dans un coin de la pièce.
"The Long Walk" raconte l'histoire de Ray Garraty, un puceau de 16 ans, originaire du Maine qui s'inscrit à la Grande Marche. C'est une marche où il ne peut y avoir qu'un gagnant parmi les 100 participants, celui qui aura marché le plus longtemps. Passer sous les 6.5km/h vous vaut un avertissement et au bout du 4ème c'est la mort, apportée par le fusil des soldats en charge du bon déroulement de l'événement.
Alors oui on se doute bien du vainqueur, mais au bout d'un certain temps ce n'est pas ce qui nous intéresse le plus. On reste bloqué et fasciné par ces jeunes qui mettent leur vie en jeu avec le très maigre espoir de finir la course. Car ce qui est le plus absurde, c'est que tous se sont inscrit VOLONTAIREMENT! On reste halluciné devant ce que peut apporter l'espoir: 100 adolescents marchant vers la mort c'est un massacre, mais si on dit que l'un d'entre eux restera en vie s'il est le dernier debout, ça en devient un jeu, source de nombreux paris. C'est d'autant plus marquant qu'une grande partie de l'histoire décrit les souffrances des participants alors qu'ils sont entourés par une foule hurlant des encouragements et poussant des cris de joie même lorsqu'un marcheur se fait éliminer.
Durant tous le livre on est happé par les différentes histoires des participants dans l'espoir de comprendre comment quelqu'un peut faire un tel choix. L'auteur a réussi à créer plusieurs personnages auxquels on s'attache malgré leur mort inévitable. Et il nous permet aussi de découvrir leurs différentes visions de la mort.
C'est d'autant plus un très bon livre que la fin arrive encore à nous surprendre.