Il est indiqué "Roman" sur la première de couverture de Marcher, du norvégien Tomas Espedal (livre paru en 2006 dans son pays). On veut nous faire marcher, ou quoi ? Il s'agit plutôt d'une sorte de traité philosophique, en plus modeste, sur l'art du vagabondage, du plaisir du voyage lent, sans contraintes, là où emportent ses semelles de vent. Comment cohabitent la marche et la pensée, c'est la grande obsession d'Espedal, qui cite moult références de Socrate à Rimbaud en passant par Hölderlin et Rousseau. Et l'auteur nous raconte ses propres pérégrinations pédestres : Norvège, Pays de Galles, Grèce, Turquie, France ... Parfois, l'intérêt est mince pour le lecteur mais il est arrive que le paysage vaille le détour : sur les traces de Rimbaud, par exemple, dans les environs de Charleville-Mézières. Les gueules de bois sont nombreuses, le bonheur de cheminer à deux exalte et, occasionnellement, la fréquentation de prostituées ajoute une touche sordide à l'ensemble. Il n'est pas désagréable de suivre les pas de ce marcheur compulsif, en particulier à travers les portraits, rapidement dessinés, de quelques figure marquantes rencontrées au détour d'un sentier. Une lecture apaisante, à l'écart du tumulte des villes, qui ne transcende cependant pas l'âme et donne plutôt envie de paresser dans son canapé. Quel paradoxe !

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le 2 févr. 2017

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