Bien que qualifié de roman, on a plutôt affaire à un mélange entre le récit et les réflexions et pensées philosophiques que l'auteur sème au fil des pages. Je ne connais pas d'autres œuvres de l'auteur et ignore donc si ce mélange fait partie de ses habitudes. Par ailleurs, le style de l'auteur est déroutant au début, avec une écriture très hachée, une syntaxe omniprésente, des chapitres très courtes. Puis les phrases et les chapitres s'allongent en même temps que le personnage trouve des réponses et progresse dans sa défense de la marche.

Bref, tournons-nous désormais vers l'histoire en elle-même. L'histoire d'un homme qui n'arrive pas à se conditionner à la société, à un habitat, une maison et qui choisit alors de marcher. Certains passages pourront faire tiquer quelques lecteurs notamment par la vision parfois archaïque de la femme qui est généralement peu mise en valeur, malgré que son image soit à d'autres moment nuancée.

Le cœur de ce roman philosophique réside dans une ode à la marche, défendant cette manière lente de se déplacer qui permet de développer une réflexion plus pointue, plus juste. L'auteur s'appuie alors sur de nombreuses références, qui raviront les amateurs de littérature et lecteurs en herbe comme moi. Espedal produit aussi une réflexion ambiguë sur la solitude qui nous laisse libre de décider si elle est dangereuse ou bénéfique.

Cet homme, poussé par une envie irrépressible de marcher, mets en lumière le paradoxe du voyage entre l'envie d'aller toujours plus loin et celle de rentrer (quand bien même rien ni personne ne vous attend). C'est donc avec curiosité que j'ai commencé ce livre, intrigué de savoir où l'auteur m'emmènerait. Et c'est avec curiosité que je l'ai refermé, attiré par cette expérience.

AntoninFonteneau
6

Créée

le 29 juil. 2021

Critique lue 53 fois

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