Quand deviendrez-vous enfin vous-même ?
De la vie de Marie-Antoinette, je ne connaissais que les grandes lignes brossées à grands traits par des profs d'histoire, Sofia Coppola ou Riyoko Ikeda. Autrement dit, je ne savais pas grand chose. Stefan Zweig, premier à pouvoir examiner la correspondance d'Axel de Fersen se livre à une étude poussée de la femme qu'elle était. Parfois très sentencieux, sans doute trop convaincu de son fait, Stefan livre avec un soin presque maladif une analyse psychologique de la reine. C'est subtil, divin et s'il a du mal à se départir de son parti pris, il reste néanmoins honnête et démontre tout ce qu'il affirme, preuves à l'appui. Difficile de ne pas être convaincu par ce qu'il avance. On découvre donc une femme mariée trop jeune à un homme terne, incapable de résister à ses passions. Une femme qui est proprement écrasée par le poids de l'histoire et qui ne prendra sa véritable place au'au moment le plus tragique. Stefan Zweig nous place au premier rang de l'Histoire (avec un grand H), aux côtés de la reine, tout du long, décortiquant et analysant ses sentiments et actes. On la suivra de bout en bout, jusqu'à la fin, sèche et rapide, sans violons ni fioritures. Au passage, on apprend que le prépuce de Louis XVI était trop long ou trop collant.