Doux rêve avant le retour à la réalité
Récemment un article paru sur le web expliquait que Kim Stanley Robinson aurait voulu pouvoir se promener sur Mars. Comme ce n'est techniquement pas (encore) possible, il a écrit cette trilogie sur Mars. Il est clair à la lecture que l'on a vraiment l'impression de s'y promener tant les descriptions sont détaillées.
Mais c'est à double tranchant et je crois que je n'ai jamais trouvé de livre aussi long depuis ma lecture de la Communauté de l'Anneau. Passé 2000 pages on commence effectivement à lire en diagonale certains passages sachant que ce sont des parties contemplatives et non narratives. C'est le plus gros bémol que je puisse trouver à cette série de livre où une version courte aurait pu tenir en 1500 pages au lieu des 2700 totales environ.
Maintenant concernant le propos même de cette trilogie, il est rudement difficile de refermer le dernier livre et se rendre compte que l'on est encore à des siècles avant même que l'on puisse envisager sa réalisation tant notre monde actuel (IRL) se concentre sur des guerres intestines plutôt que de viser l'expansion de l'espèce humaine ou tout autre projet de société tel qu'abordé ici.
Il est difficile de rêver au long de cette histoire à ce que nous pourrions effectivement être et réaliser qu'il n'en est rien et n'en sera rien pour un moment.
Et ce sentiment ne serait pas possible chez le lecteur si ces livres n'étaient pas aussi réalistes, aussi denses dans leur approche de la colonisation de Mars. Kim Stanley Robinson attaque ici en effet la géologie de la planète, sa météo puis lors de sa terraformation la biologie, la physique, l'astrophysique, l'ingénierie agricole pour passer aller vers les sciences sociales, l'économie, la politique sans oublier la médecine, le transhumanisme, la spéciation, la psychologie... et cette liste est loin, très loin, d'être exhaustive.
Ainsi je note ce tome 8/10 qui perd une étoile sur les longueurs démentes de description et la deuxième sur le rythme narratif des personnages que l'on aurait souhaité plus prenant. Ma préférence va pour le premier tome qui peut se lire seul sans souci afin de ne vivre que ce que Mars One devra affronter si le projet IRL arrive à terme.
Si dans 200 ans cette trilogie de Mars devient la réalité, ces 3 tomes sont ce que vous pourriez lire sur Wikipédia. Effectivement on pourra trouver cela rébarbatif de prime abord mais si c'est de la hard-SF que vous cherchez, alors Mars la Rouge, la Verte, la Bleue sont des livres qui devraient se trouver sur le haut de votre pile.