Depuis une trentaine d'année, j'ai l'impression que l'ensemble de la SF qu'on nous sert (en particulier au cinéma, mais pas seulement) est pessimiste, comme si plus personne n'arrivait à rêver notre futur mais qu'il ne fallait que déplorer l'état actuel de notre société et prolonger la courbe, vers le bas évidemment.
Pas ici. Mars la bleue, c'est un livre que j'hésiterais à qualifier d'utopique tellement le cheminement de la société martienne vers une société vraiment plus juste semble logique, ponctuée de heurts, de tentatives de retour en arrière qui n'aboutissent jamais.
Pendant une bonne partie du livre, je me suis demandé où il m'emmenait. Le climax de la seconde révolution étant déjà dans le second volet, il ne s'agit plus ici que de gérer la victoire, un peu comme si Frodon avait détruit l'anneau à la fin du second livre, on ne voit pas bien tout d'abord quel est le propos du livre.
Et puis, on comprend que l'auteur n'avait probablement pas envie de finir son histoire avec la deuxième révolution, qu'il voulait nous faire rêver sur la colonisation du système solaire, qu'il voulait clore l'histoire entre Sax et Ann, qu'il voulait aller plus loin dans l'exploration des conséquences du traitement gériatrique. Et, en filigrane, nous montrer en action son utopie martienne.
Cette trilogie m'aura fait rêver deux fois. Dans le premier livre, avec les premiers pas sur Mars. Et dans celui-ci, avec le rêve des 100 premiers enfin réalisés, deux siècles après.