C’est l’histoire des cents premiers Hommes sur Mars, de leur arrivée en 2026 à la terra-formation de la planète. Mars la rouge nous raconte l’histoire de ces pionniers, et des vagues d’immigration qui vont leur succéder.
L’auteur nous catapulte dès le départ sur des projets titanesques. Bien que le roman soit catalogué dans la catégorie hard-science, nous ne sommes pas tant encombrés que cela par la technique, la science et tout simplement la difficulté du quotidien sur Mars. J’ai été habitué aux romans où la vie humaine sur Mars était difficile et précaire. Kim Stanley Robinson nous en met tout de suite plein la vue, partant du postulat que la Terre et ses transnationales arrosent Mars de milliards de financements et de matériel. L’auteur nous épargne donc les considérations simples et pénibles du quotidien pour prendre un recul plus global sur la colonisation de la planète et la création d’un nouveau monde.
Mars, est “presque” un simple prétexte pour présenter la découverte d’un nouveau monde et comment l’humanité tente de se l’accaparer. Les cents premiers arrivent sur Mars et entreprennent la construction d’une colonie scientifique, telle qu’elle est présente dans notre imaginaire. C’est la suite qui fait la grandiosité de l’histoire. Très rapidement, les vagues d’immigration se succèdent et des milliers d’intérêts personnels vont commencer à se chevaucher. Personne n’est venu sur Mars pour la même raison.
La politique y est très présente. En effet, on rejoue en partie l’Histoire américaine contrôlée par les intérêts de la vieille Europe. Mars se retrouve, en quelques dizaines d’années, livrée au chaos.
Les paysages sont grandioses, les constructions sont titanesques. On a même du mal à représenter le travail que cela représente, la quantité de ressources extraites. L’auteur a fait le choix de déléger aux robots une bonne partie du travail, ce qui simplifie grandement l’histoire.
Mars la rouge est complètement passionnant et excitant. L’exploration d’une nouvelle planète, l’établissement d’une colonie à l’échelle planétaire, la terra-formation de la planète, la construction d’édifices titanesques. L’intrigue politique et sociologique d’une telle aventure est tout bonnement fascinante. La Terre est plongée dans le chaos, Mars tente de se construire, mais n’échappe pas aux cultures et rancoeurs qui suivent naturellement les colons.
Je ne me suis pas ennuyé un instant. Les romans de hard-science sont peut-être mon genre de roman du moment car je n’ai pas trouvé cela trop complexe. J’ai sans doute le bagage scientifique qui me permet d’apprécier cela. En tout cas, j’ai dévoré cette histoire, assez longue mais fascinante. Je me suis délecté de tous les petits détails techniques et scientifiques dans une intrigue néanmoins très politique. J’enclenche le tome 2 de suite !
Dernière petites remarques
John Boone, premier Homme à poser le pied sur Mars est né en 1982 dans le livre. Et on le suit jusqu’à ses 80 ans. Comment peut-on ne pas s’identifier au personnage quand on est de la même génération ! :)
J’ai lu le livre sur liseuse, en epub. Difficile de bénéficier de l’apport de la carte de Mars en première page, qui m’a fait défaut lors de la lecture du roman. Avoir la carte de Mars au format papier lors de la lecture serait sans doute une bonne idée pour apprécier plus la mise en place du contexte.