"Mauvaise Étoile" est certainement à date le roman le plus simple - voire simpliste - d'Ellory, auteur de polar curieusement surestimé, et dont j'attends à chaque fois un sursaut qui justifierait la bonne réputation dont il bénéficie. Roman noir plus que thriller, reprenant les codes désormais fatigués du "road movie" standard, avec le périple parallèle de deux frères que le roman oppose de manière un peu caricaturale (le serial killer et l'innocent, celui qui viole et celui qui rencontre l'amour pur, etc.), finalement réunis de manière fort improbable pour une conclusion certes à haute tension, mais terriblement prévisible... sans même parler d'un happy end incongru dont Ellory aurait pu faire l'économie. L'une des pires faiblesses de "Mauvaise Étoile", au delà des poncifs qu'il brade généreusement, c'est la transparence de la partie purement policière de l'histoire, entre agents fédéraux désincarnés et shérif sympathique mais inutile, responsable des moments les plus frustrants pour le lecteur. Curieusement, s'il y a quelque chose qui sauve "Mauvaise Étoile", sans doute le moins bon livre d'Ellory, ce sont ces courts portraits bien croqués des victimes du parcours sanglant d'Elliott, seuls moments où un peu de vraie littérature vient trouver sa place au milieu du programme bien bouclé de la fiction. [Critique écrite en 2015]