Pérégrination psychique d'un artiste authentique

Trois parties nous sont offertes dans ce petit fascicule littéraire.

Quelques maximes tout d'abord; intéressantes mais un peu dénuées d'intérêt. Un regroupement de petites phrases piquantes à sortir en mondanité pour faire rigoler, a la limite. En aucun cas ses phrases représentent une réalité, ce sont des point de vue coquet et un tantinet désabusé, des lignes de dandy comme le style de son auteur.

Ce qui se passe dans la seconde division, "Le déclin du Mensonge", est un aimant attractif qui attire chaque pôle de notre attention; un tant soit peu que l'on soit branché sur la philosophie.

Sous la forme d'une pièce de théâtre, cet écrit-là est centré sur les paroles de Vivian qui clame un article d'opinion didactique, achevé récemment et déclamé à son camarade Cyril, qui l'écoute malgré son envie de prendre l'air. Ce dernier intervient quelquefois pour poser des questions, n'hésitant pas à donner son avis sur les sujets dont traite l'exposé. L'échange des deux garçons permet à celle et ceux qui lisent de se mouvoir dans un temps, celui d'une discussion. Une embûche que représentait le semi-monologue du texte de Vivian. Car dans l'oraison du rédacteur, loquace comme Jaurès, trouver un rythme était primordial pour ne pas perdre le public qui doit déjà se concentrer sur le sujet pointu et précis qui lui est proposé. C'est-à-dire la défense d'une idée théorique résumable ainsi: "La Vie imite l'Art". Les tenants et les aboutissants de cet avis détaillé nous exposent cette "religion de la beauté". Croyance à laquelle appartenait le littéraire irlandais.

Cette édition miniature de chez Folio se termine sur 'Impressions d'Amérique" qui fait figure de carnet de Voyage et dans lequel l'écrivain décrit son ressenti sur les villes qu'il a eu l'occasion de visiter. Celui-ci découvre les vestiges que les colons espagnols, français et britanniques ont laissés durant les siècles passés. Dénotant également les expressions de langage que ces derniers ont laissé dans le pays aux cinquante étoiles. Dans ses mémoires de traversées donc, un avis condensé sur l'esprit des États-Unis qui, à l'époque, était le gros bébé du nouveau monde; en plein essor pour devenir aujourd'hui la première puissance que l'on connaît.

Un bouquin fractionné et court, polyvalent. À l'image du littérateur touche-à-tout du dix-neuvième siècle.