Simone Bertière s’attache à retracer avec rigueur le parcours de Mazarin. Contrairement aux affirmations reléguées par certains historiens, il n’a pas viré de bord d’un seul coup. Son allégeance à la France est le fruit d’une mûre réflexion dans laquelle entre en compte, certes, un calcul de sa part, mais c’est essentiellement parce qu’il partage la vision qu'ont Richelieu et Louis XIII de la politique étrangère.
Dans l'Histoire, les Régences sont généralement des années de profonde fragilité du pouvoir monarchique. Le duo Mazarin/Anne d'Autriche manoeuvra au milieu des écueils. Il est appréciable de découvrir une biographie qui va chercher plus loin que les traditionnels clichés, le plus souvent erronés, que les mémorialistes diffusent sur le cardinal-ministre, notamment concernant La Fronde.
Le lecteur ne peut qu'être frappé par la capacité de travail colossale d’un homme exténué par le poids du pouvoir. Malgré toutes les avanies que lui font subir les Français, et le peu de reconnaissance qu’ils lui manifestent, le ministre s’acharne à poursuivre son œuvre pour le bien de son pays d’adoption… Le plus incroyable étant qu’il parvient, au terme de sa vie et désillusionné sur les hommes, à faire aboutir une politique intelligente, une politique de long terme.
La relation entre Mazarin et Anne d'Autriche est une de celles qui défraye la chronique. Simone Bertière réfute la légende qui en fait des amants passionnés.Il s'agit d'une symbiose non seulement politique mais aussi à caractère plus privé entre une femme et son conseiller, qui est aussi son confident, son ami. Ensemble, ils sont les maîtres du jeu !
Retrouvez la critique complète de cette biographie sur mon site : http://plume-dhistoire.fr/mazarin-simone-bertiere/