Une des petites merveilles de cette prolifique rentrée littéraire sera sans nul doute Méduse de Martine Desjardins.
Comme me l’a si bien fait remarquer ma copine Caroline de « Fondu Au Noir, ce roman est fascinant et ce sur plusieurs aspects.
Tout d’abord bien évidemment le personnage de Méduse. Méduse est une enfant pour le moins mal-aimée et maltraitée, elle est élevée comme un animal avant d’être abandonnée dans une institution réservée aux jeunes filles souffrant d’handicap. Elle servira ensuite de « jouet » aux "bienfaiteurs" de cet institut.
Ensuite l’histoire. Celle de cet enfant que tous voient comme un monstre. Elle-même se considère comme tel, inconsciente que ce qu’elle voit ne l’est qu’au travers des yeux des autres. Les siens, bien au contraire, se doivent de rester dissimulés de peur de causer des ravages. Petit à petit, Méduse va apprendre à vivre avec cette laideur dont on l’affuble, à en tirer parti aussi.
Enfin l’écriture, sublime, riche à un point incroyable, l’auteur arrivant à donner des dizaines de noms à ce regard si différent.
Martine Desjardin dénonce à travers ce conte cruel le harcèlement psychologique sur des êtres immatures, la création de complexes, voire de névroses par des adultes qui n’hésitent pas à se servir d’eux. Se voir au travers des autres peut détruire ou transformer un enfant innocent en monstre, bien réel cette fois-ci.
C’est sans aucun doute un texte réellement fascinant, qui vous happe très vite et le personnage de Méduse n’est pareil à aucun autre.
A découvrir absolument aux éditions de L’Atalante.